Chapitre 47 : Sacha

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- Où allons-nous ? demande Lili, le regard angoissé.

- Tu verras, dis-je, affichant un petit sourire rassurant.

- Pourquoi est-ce que la voiture de Dimitri ne nous suit plus?

- Tout va bien, Lili. Je pose ma main sur les siennes, ils seront tous à l'aéroport.

- Pardon, mais j'angoisse tellement ! Je n'arrive pas à croire que nous sommes en train de fuir laissant tout derrière nous, c'est de la folie!

Je reste silencieux. La voir ainsi me serre le cœur. Ses mains tremblent légèrement, son regard angoissé cherche le mien comme pour y trouver des réponses. Elle inspire profondément, tentant de calmer les battements frénétiques de son cœur, mais je peux sentir son désarroi à chaque mouvement, à chaque souffle.

Chaque minute qui passe, l'intensité de sa peur me transperce un peu plus. Je suis partagé entre l'envie de tout lui révéler immédiatement pour apaiser ses craintes et celle de maintenir la surprise que j'ai méticuleusement préparée. Le silence entre nous est lourd, chargé de toutes les émotions non dites, de tous les doutes qui subsistent.

Ma main, posée sur la sienne, cherche à lui transmettre un peu de chaleur, de réconfort. Ses doigts, d'abord tendus, commencent lentement à se détendre sous mon toucher. Un léger soupir s'échappe de ses lèvres, et son regard se radoucit, un mélange de résignation et de curiosité prenant la place de l'angoisse. Lili m'a toujours fait confiance, même dans les moments les plus difficiles, mais j'ai tout de même peur de lui révéler la suite de mon plan.

Je prends une profonde inspiration, essayant de rassembler mes pensées, de trouver les mots justes. Ses yeux ne quittent pas les miens, pleins d'attente et d'appréhension.

- Lili, il y a quelque chose que tu dois savoir, dis-je doucement, pesant chaque mot avec soin.

Elle me regarde, ses yeux cherchant à déchiffrer les miens, à comprendre avant même que je ne parle.

- Quoi ? Qu'y a-t-il encore ? demande-t-elle, sa voix un mélange de crainte et de curiosité.

- Nous ne sommes pas en train de fuir. Il n'y a pas de copie de cette vidéo , avoué-je, ma voix presque un murmure dans l'intimité de la voiture.

- Q...quoi ? Pardon, je n'ai pas bien compris...

- Tu as bien entendu, Lili, j'ai tout inventé.

Elle retire brusquement ses mains des miennes et se cache le visage avec.

- Non, non, tu n'as pas osé faire ça ? Dis-moi que tu n'as pas fait ça ! Cette fois, elle me foudroie de son regard le plus noir et se met à hurler au conducteur de s'arrêter, chose qu'il ignore.

Mes hommes ne prennent leurs ordres que de moi.

- Arrête-toi sur le côté, dis-je en russe. L'homme s'exécute.

- Ma mère était au courant ? Et les autres...

Elle me fixe avec une intensité brûlante, sa respiration rapide trahissant sa colère et sa confusion. Les mots semblent se bloquer dans sa gorge alors qu'elle tente de formuler une phrase.

- Lorenzo et Dimitri uniquement, dis-je calmement.

- Bien sûr, tu t'es bien foutu de ma gueule... dit-elle, la voix étranglée.

Elle tente de quitter le véhicule, mais je la retiens par le poignet.

- Lâche-moi ! hurle-t-elle avec une fureur dévastatrice.

- Lili...S'il te plais...

- J'ai besoin de respirer... lâche-moi !

Je finis par céder et la laisse sortir, la suivant de près.

Tu diras ouiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant