Ma mère apparaît soudainement dans le salon, hors d'haleine et couverte de sueur.
- Lilya, les chiens... les chiens...
- Merde ! Je lâche la pelote de laine avec laquelle je me battais, j'enfile mes bottes et un coupe-vent par-dessus mon pyjama, attrape mon fusil et je cours vers le jardin.
Une bonne partie du terrain est piétinée, saccagée. Je serre l'arme en métal et ma colère bouillonne dans mon esprit. Ma respiration est saccadée et ma colère m'empêche de réfléchir.
"Je jure de les massacrer !"
Je prépare mon cheval à la hâte, fixe le fusil sur mon dos et galope jusqu'au domaine voisin. Je sonne deux fois sans obtenir de réponse, puis finalement le maître des lieux apparaît dans sa robe de chambre, accompagné de trois de ses chiens.
Sans réfléchir, je vise vers les chiens et tire près de leurs pattes sans les toucher. Mon but n'est pas de les blesser, néanmoins de convaincre leur maître que je suis capable du pire.
- Vous avez perdu la tête, ma foi ! lance le fils de famille.
- Mais putain de merde, combien de fois vous ai-je demandé de garder vos chiens loin de ma propriété ? Ils ont encore une fois saccagé mon potager ! Je m'exprime hors de moi.
- Quel langage fleuri, mademoiselle ! Vous êtes maman, n'est-ce pas ? dit-il sarcastique.
- De quoi je me mêle ? Si vous êtes un homme, ouvrez ce portail ! Le sang bouillonne dans mes veines, mais je dois me calmer. Je ne veux pas commettre un meurtre et foutre ma vie en l'air à cause de ce salaud.
- N'importe quoi. Bon, allez, dégagez le plancher avant que je ne perde patience et que j'appelle la gendarmerie.
- Allez-y, appelez-les, qu'on en finisse. Vos chiens n'ont pas à pénétrer sur mon terrain !
- Et vous, vous n'avez pas le droit de pointer une arme dans la direction de mes chiens. Ce sont des êtres vivants d'une valeur inestimable !
- Pardon ? Je suis abasourdie. J'ai un fils de trois ans, je ne voudrais pas qu'ils s'attaquent à lui en croyant que c'est un gibier ! Je n'en ai rien à foutre de vos chiens !
- Ils savent faire la différence.
- Vous croyez ? Ils ont tout de même attaqué des légumes ! dis-je ironiquement.
Il sourit avec assurance et sarcasme.
- Cela vous amuse ? Je suis au bord de la crise de nerfs.
- Fichez le camp. Il se met à marcher dans la direction opposée.
- Espèce de lâche ! hurlai-je de toutes mes forces.
Le lendemain, vers midi, alors que je m'occupais à nettoyer le massacre de la veille avec ma mère, une patrouille de gendarmerie arrive dans ma propriété. J'ouvre le portail et attends qu'ils se garent.
- Madame Lilya?
- Oui, c'est moi.
- Vous devez nous accompagner, une plainte a été déposée contre vous.
- Pardon ?
- Votre voisin, monsieur de la Garde, vous accuse d'avoir agressé ses chiens et lui-même.
- Ses chiens ont saccagé mon potager ! Ce n'est pas la première fois que cela arrive.
- Avez-vous des preuves ?
- Non, enfin, nous les avons surpris à plusieurs reprises.
- Ce n'est pas suffisant. En revanche, votre voisin, lui, a des preuves de votre agressivité. Des images vidéos de la veille.
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Tu diras oui
Romance- Vous, vous restez. Ordonne-t-il. - Je... Mon regard va entre lui et le directeur. Mes collègues s'arrêtent dans le couloir pour observer la scène. - C'est une assistante en stage, je ne vois pas... Prononce enfin le directeur. - Je sais, j'aimera...