Chapitre 3

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Après la réunion, le Dr. Galilei rassembla soigneusement toutes les informations avant de se diriger vers le bureau du Docteur Maxwell. Pour cela, elle devait traverser un dédale de couloirs, où ses pas résonnaient sur le carrelage froid de ce labyrinthe de machines sophistiquées. Chacun de ces pas était accompagné du cliquetis métallique des machines en plein travail, créant une symphonie électronique. Les écrans clignotants, fixés aux murs d'une blancheur stérile, projetaient des lumières vives, créant un contraste glacial avec le sol carrelé, tandis que des scientifiques désespérés buvaient leur café brûlant tout en continuant de pianoter frénétiquement sur leurs claviers, dans leur laboratoire en effervescence.

En revanche, le bureau du Docteur Maxwell était une exception dans cet univers de haute technologie. En pénétrant dans le bureau de Maxwell, l'atmosphère changea brusquement. L'odeur familière et poussiéreuse de vieux papier s'insinua dans ses narines, et le grincement doux du parquet accompagnait chacun de ses mouvements. À la lueur vacillante d'une lampe fatiguée, le bureau dévoila un désordre organisé, dénué de toute modernité, à l'exception de son ordinateur. Ce dernier semblait figé dans le temps et ne pas avoir évolué depuis que son prédécesseur lui a cédé. Les rayons du soleil déclinaient à travers les rideaux fatigués, peignant des ombres nostalgiques sur les piles de dossiers jaunis, ajoutant une note de chaleur et d'authenticité à l'atmosphère, et au milieu de ce décor délicieusement archaïque, la froideur inexpressive du scientifique régnait en maître. Lorsqu'elle entra, Maxwell avait le visage dans son écran, et ne leva même pas les yeux à son arrivée, mais elle était sûre qu'il savait qu'elle était là, et qu'il avait assisté à toute la réunion.

"Docteur Galilei, la réunion avec la 214 est terminée ?"

Elle lui remit un dossier contenant le rapport de la dernière mission, les données collectées, les demandes de Sophia concernant leur manque d'efficacité face aux créatures, ainsi que les théories les plus invraisemblables évoquées au cours de la réunion.

Maxwell prit le dossier et commença à feuilleter les pages. "Toujours fantaisiste"

Nina restait en retrait, observant son supérieur. Elle pensait qu'il était au bord de la folie mais aussi qu'il était la seul personne capable de leur trouver une solution viable. Quoique tout le monde en dise, le docteur Maxwell était un génie, mais doublé d'un type étrange. Elle scrutait ces expressions, mais il resta impassible tout du long, il ne montra aucun signe de réaction face aux piques que William lui a lancé dans son rapport. Elle lui faisait confiance concernant sa capacité à pouvoir les sortir de ce couloir de la mort, mais elle savait aussi qu'il avait ses propres motivations. Elle attendit alors patiemment qu'il finisse sa lecture.

Il referma alors le dossier le déposa sur l'une des nombreuses piles que contenait son bureau puis souffla de lassitude.

"Vous leur fournirez les dernières armes que nous avons mises au point, et vous pourrez leur dire que nous ne leur cachons rien qu'il est nécessaire qu'ils sachent.

- Vous devriez leur donner plus d'informations, docteur, ils ne savent pas ce qu'ils doivent chercher dans ces mondes, ce qui leur paraît vraiment utile c'est le marquage et la fermeture des portes pour protéger les habitants. Vous ne pouvez pas leur demander d'affronter des créatures frontalement sans aucune raison.

- La science exige parfois des sacrifices."

Nina savait qu'il était vain de parlementer avec son supérieur, mais elle avait espoir qu'à défaut d'avoir un bon fond, il ne soit pas un fou dangereux.

"Docteur Maxwell, la sécurité est une priorité. Ces portails peuvent être des dangers potentiels, même dans vos recherches. Arrêtez de chercher vos chimères.

- Je vous remercie, vous avez réussi à tirer quelque chose de cette équipe. J'ai lu vos rapport de recherches en cours, il y a une erreur à la page 97."

Venant de la part de Maxwell, ça s'apparentait presque à un compliment, il n'y avait qu'une seule faute. Nina quitta donc le bureau, laissant le docteur Maxwell seul avec ses dossiers dossiers mal rangés, ses cheveux mal peignés et ses idées qui fusent.

DédaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant