III | Black swamp

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Ils ont tenté d'acheter mon silence, d'étouffer le cri de mon âme ; qu'ils sachent que jamais je ne vendrai ma voix. Mes mots, eux seuls, éclairent la fange où je me débats. Ils sont le feu qui consume ma douleur et la transforme en un venin que je recrache.

Comme un spectre, il se glisse dans mes pensées, voleur de choix, maître du destin. Je suis la proie solitaire dans ce monde où règne la meute, affamée, assoiffée de sang et de soumission.

Leur regard se dérobe face au sourire brisé que je leur adresse ; les poches sous mes yeux crient, hurlent une supplication muette : À l'aide ! Je marche, cadavre vivant dans la foule, noyé dans mon mal, avec la certitude que nul remède ne viendra apaiser cette agonie.

Entre deux murs, je te distingue, toi, l'unique. Celle dont les yeux effleurent la vérité que tous fuient. Et sur tes frêles épaules, ce fardeau immense, lourd comme la honte de l'humanité. Il m'est presque impossible de m'approcher ; un gouffre de ténèbres s'étend entre nous.

Toi, rayon de soleil perçant les cieux plombés, tu brilles dans ce désert. Tu es l'unique flamme dans un monde décomposé, où tout s'effondre. Ton faible sourire est l'étincelle qui réchauffe mes vœux éteints, qui ranime mon esprit délabré.

Indigne de toi, je titube, égaré dans ce monde absurde qui n'est rien pour moi. Toi seule comptes, seule dans ce brouillard épais. Tu es mon tout, mon dernier reflet dans le miroir, la seule image qui ne me renvoie pas à l'abîme.

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant