VI | The void

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Ces yeux, tels mille tableaux vivants, m'ouvrent l'horizon de mille vies. Rien qu'à le contempler, ce garçon, il me semble combler le gouffre béant que je porte en moi. Il m'envoûte, et je m'abandonne à ce charme avec une douce volupté.

Ses mains, si grandes, si protectrices, pourraient m'enlacer tout entière ; je n'aspire qu'à déposer ma paume dans la sienne, et d'un seul geste, oublier le monde et ses tourments.

Son aura me rassure, elle me répare peut-être, lorsque je m'approche de lui. Du moins, c'est ce qu'il me plaît de croire. Un peu de tendresse dans cette distance respectueuse, des paroles silencieuses qui apaisent, voilées sous des regards timides.

Je voudrais le croiser chaque jour, et revivre mille fois ce frisson, cet instant unique.

Ses sourires me bouleversent.

Nos âmes, bien que dissemblables, s'étreignent en silence, se devinent, se comprennent.

Chaque échange, dans mon univers, est une caresse souveraine, une douceur absolue.

Convaincue qu'il possède ce qui m'a échappé, je cherche en son regard ce qui en moi s'est brisé.

Une main offerte, un calme éternel, et un amour qui se méprend.

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant