Cthulhu

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Là où tu te caches, je sais que tu m'attends.

Des navires, de plus en plus de navires ; tellement de chênes et d'acajous en mer, les flots n'avaient jamais connu ça auparavant. Accoudé à la poupe du bâtiment, je respire encore le parfum de tes joues ; il me revient comme offert par le vent.

Ils naviguent, naviguent, naviguent tous. Tous ces paquebots, de l'eau, depuis la mousse. Et ta silhouette sur les côtes, soudain, transperce la brume, comme une lueur de la lune dans la nuit. Je me sens bête de t'aimer si fort ; qu'est-ce que je souris, te voyant briller à me nuire.

C'est si beau de penser à toi, de voir tes bras s'agiter vers notre barre. Cette terre pleine de souvenirs, de laquelle tu me dis au revoir. Ces mains qui m'ont fait si souvent voyager, tel le plus robuste des chars.

Espoir espoir, que je l'aime l'espoir. L'espoir de te revoir. Chacun de tes mots a soulagé mes songes, me promettant au petit matin, que dans quinze jours, nous nous reverrons.

Demain, dès que les premiers rayons du soleil s'inviteront dans le brouillard épais, tu t'inviteras sous mes yeux et je ne penserai déjà plus qu'à toi. Ce bonheur tranchant. Une douce épée. Et même du pays sans retour, je reviendrai dans tes bras, juste pour te revoir.

Je t'aimerai. Peux-tu seulement voir à quel point t'aimer me brûle ? Mon mal pourrait s'empirer que je t'aimerais. De Poséidon aux cieux, des profondeurs aux étoiles, de l'eau à la lumière, je t'aimerai. Il m'est impossible de faire autrement que de t'aimer. Les Dieux m'ont retiré le droit de t'oublier. Il n'y a que ta peau et ton bonheur que je souhaiterais épouser.

Ton absence m'obsèdera ; les jours seront pour moi comme des nuits. J'aurais beau penser à toi, aucun phare ne brillera comme tes yeux luisent.

Loin de toi, Rose, mais mon cœur t'appartient. Suis-je digne de cette joie qui me parvient ? Je chanterai dans toutes les mers ce bonheur qui me consume. Chaque courant, chaque vague, chaque goutte, connaîtra ton nom, ta chaleur, notre flamme qui se résume.

Orphée ou Roméo ; dans les Enfers je te suivrais. Épée ou claymore ; dans ma peau - pour te sauver - je planterais.

Le soleil a laissé place à la noirceur. Il n'y a plus que le vent qui siffle et les vagues qui bousculent la coque. Penser à toi réchauffe mon cœur. Loin de nous, j'ai l'impression de partir en mer. Notre amour sur lequel je vogue.

Tes mots réparent un peu plus chaque jour mon être. Ce sont les plus beaux poèmes sur Terre.

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant