Witch

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Flânant, l'esprit perdu dans les rues de Londres, 
Où mes songes, désabusés, se drapent d'un voile sombre, 
Sous le poids d'une pudeur silencieuse, inavouée, 
De ne point lui révéler mes tourments, ma dévotion, nette, secouée.

Elle, d'une pureté céleste, éloignée des ténèbres qui m'enserrent, 
Un enfer brûle en moi à cette seule pensée, 
Qu'en cet instant, peut-être, son cœur est empli d'une joie entière, 
Et que ses terribles yeux d'ombre, cachent un amour secret.

L'aimer, c'est entrevoir une liberté éternelle, 
Mais ai-je seulement le droit de m'abandonner à cet amour ? 
Cette flamme, si resplendissante, d'une beauté indicible, 
Ai-je raison de m'y consumer, d'y vouer mon existence entière ?

Je frémis à l'idée que, peut-être un jour, 
Je me tiendrai face à cet ange, 
Là où mon courage se dissipe, où mon désespoir se révèle, 
Tremblant, éperdu, tel un enfant.

Ce soir, errant dans les allées du hasard, j'espérais, sans oser y croire, croiser son chemin. Et soudain, elle apparut, telle une vision fugitive — éclatante.

Son regard, semblable à l'éclair fendant la nuit. Une douleur acre s'empara de moi ; et, sous le poids de son charme, je m'abandonnai au silence.

Comment une telle créature, par la simple émanation de son être, pouvait-elle ainsi me subjuguer ? Par quel mystérieux pouvoir, semblable à celui des enchantements anciens, parvenait-elle à capturer mon esprit, à enchaîner mon âme entière, me laissant là, envoûté, impuissant devant tant de charme et de cruauté mêlées ?

Chaque rayon de soleil, chaque éclat doré, 
Semble vouloir enlacer son teint d'une caresse radieuse, 
D'une rareté précieuse, d'une grandeur sacrée, 
Comme un vestige d'un temps révolu, empreint de splendeur.

Que fus-je, moi, face à une telle œuvre ? 
Tout s'anima en cette heure profonde, 
Dûmes-nous jouer avec ce qui nous dépassait ? Je n'osai à peine la contempler, 
Qu'était-ce donc que l'amour ? Un rude voyage, 
Rivages meurtris, quand le ciel s'effondra, un départ terrible, 
Esprit des cieux ! Comment aurais-je pu exprimer cela ? Je ne sus, 
Désenchanté, tourmenté, 
Ma conscience sombre, en proie à la confusion, 
Ô racines dévorantes ! 
Quelle vacuité ! Comment vécus-je ? 
Mais ce fut ici, devant elle, que je choisis de souffrir.

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant