VII | Hatred above me

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Un jour, tu pars sans m'adresser nul mot, et la rage en mon cœur s'éveille.

Tu es partie, lasse de moi, du jour au lendemain, sans avertir, sans un dernier adieu. Je n'avais point mérité tel dédain.

La distance a tout consumé ; partout, je te cherchai. Ton image m'envoûtait, ton amour brillait d'une flamme. Tes yeux, ardents de désir, brûlaient jadis ; les miens, aujourd'hui, te pleurent.

Hélas ! Je contemple encore ce mur. Je n'y parviens point. T'oublier pour avancer ? Non, il m'est impossible.

Pourquoi donc ces mots ? Que cherche-je à fuir ? Contre quelle ombre me bats-je ? Aux hommes je souris, comme pour les convaincre que je ne les hais point. Ils sont si tristes parfois que leur beauté m'échappe. Je fais semblant d'être présent, mais je suis ailleurs.

L'amour doit être tout entier, sans partage. À vouloir aimer chacun, l'on ne parvient à aimer nul être.

Je tente de m'aimer en aimant autrui.

Mais en vain, car mes gestes sont vains, dénués de pure intention.

Condamné à errer parmi les vivants, isolé au cœur de la foule, je vis sans vivre, j'aime sans aimer.

Ma vie est une guerre où l'on me refuse la paix.

Comment mon corps peut-il rester si serein, quand tant de violence l'habite ?

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant