La nuit de mai

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Le poète :

Depuis ce jour où les étoiles disparues,

Tour à tour, dans ce ciel, dans ces rues,

Nos cœurs sont liés l'un à l'autre,

Nous nous aimons jusqu'à l'aube,

Et chaque jour, encore plus la nuit,

Nous nous aimons à nous nuire,

Puissamment je vous aime,

Comme un enfant,

Nous sommes un peu pareils,

D'éternels amants.


La muse :

Ce jour, cette nuit j'en rêve encore,

Genèse de nos nouveaux corps,

Est née ma raison, mon évidence,

Celle de vous chérir mon amant,

Vos longs doigts entre les miens,

Nos longs soirs et leurs lendemains,

Qu'il est beau, cet écho,

Nos lettres, nos poèmes,

Remèdes de nos maux,

Ô poète ! Que je vous aime.


Le poète :

Ici, mon cœur est morose,

Sur mon lit sont déposées quelques roses,

Ce fauteuil bleu et ses souvenirs,

Ce que j'aimerais encore vous dire,

Il y a cette lourdeur au cœur,

Ce poids et cette douceur,

Ô ma muse, vous manquez à mes bras,

Vous, qui écoutiez tout de moi,

Je supplie encore ma mémoire,

D'entendre à nouveau votre voix.


La muse :

Votre odeur m'a laissé, s'est lassé,

Nous rêvions d'une douce odyssée,

Je n'ai plus que le flou dans la brume,

Je marche seule, sous la faible lune,

Il n'est de simple chagrin,

Quand on croit au destin,

Je n'ai ni regrets ni remords,

Je vous aimerais où que vous soyez,

De mes yeux d'or,

Comme vous me le disiez.


Le poète :

Je souffre de partager avec vous cette douleur,

Nous cachons au monde entier notre lien du cœur,

Celui de nous consumer loin de notre moitié,

D'aimer tout entier,

Vos yeux d'or je les vois la nuit,

Je sors et aux pas ils me suivent,

Entre mes plus beaux rêves,

Et mes tendres cauchemars,

À l'aube ils me lèvent,

L'amour en noir [Poésie]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant