Trois jours plus tard, alors que j'avais passé les heures les plus stressantes de ma vie à scroller sur les annonces de travail, mais que je ne trouvais toujours pas mon bonheur parce que ce genre de job de rêve que j'ai maintenant ne se trouve pas en traversant la rue, monsieur Hiro était enfin de retour. Momoi aussi était revenue à la fin de la semaine et n'avait pas dit un mot sur ce qui s'était passé le jour où j'ai trainé sa mère sur le sol devant elle. J'ai envie de lui présenté des excuses pour avoir humilier sa madré devant elle comme ça.
La pauvre est surement encore choquée par mes actes parce qu'elle me regarde du coin de l'œil. Elle doit penser que je suis aussi capable de le faire avec elle, mais je ne suis pas aussi sauvage que ça. Pourtant elle me parle toujours avec ce respect qu'elle avait avant que je ne l'accompagne dans sa demeure maternelle. Juste qu'elle ne s'approche plus comme avant. Même quand elle a vraiment besoin d'aide, il lui arrive de demander à une personne qui passe par-là plutôt qu'à moi qui serait assise à ses côtés.
Je sais que c'est une situation que j'ai moi-même causée, mais ça me frustre un peu. Pile quand je pensais avoir enterré la hache de guerre.
Pour le moment, je dois me concentrer sur la recherche de mon fond de teint. Je ne bouge jamais mes affaires de maquillage, mais ce matin je n'arrive pas à le trouver alors que je sais que je l'avais mis là hier comme d'habitude. Je fouille dans ma mémoire, mais tellement mes gestes sont une routine, les seules souvenirs que j'ai sont celle d'une routine que je répète chaque matin. Je pense que je vais vraiment pété mon crâne si ça continue parce que je dois aller prendre le petit-déjeuner avec monsieur et sa fille et il me semble que je suis en retard.
Au bout de trente minute infructueuse de recherche et dix minutes de retard au petit-déjeuner, je me dis que c'est le moment pour moi d'abandonner. Le mieux reste d'en racheter un autre.
Quand je descends les escaliers, la réalisation du fait que je risquais de ne pas rester après vient me frapper en plein visage quand je vois monsieur un peu plus dur à table et Momoi qui a le nez dans son lait. Il n'y a pas de discussions, il n'y a pas de rire. Je ne tiendrai pas la chandelle aujourd'hui comme j'avais l'habitude de le faire les autres jours et ce sera peut-être même pour toujours. J'avale durement ma salive quand je vais me mettre.
- Bonjour, monsieur Hiro.
- Bonjour, Taiwo.
Il me salue sans grand sentiment. Il est presque plus froid que d'habitude. Je le vois qui scrute mon visage. Il me trouve moche sans maquillage ?
- Alors elle vous a vraiment frappé. Soupire-t-il en déposant sa tasse de thé négligemment sur le sous-tasse.
C'est vrai qu'il me reste encore un petit bleu sur la joue. C'est même pour cela que je ne peux pas me passer de maquillage ces derniers temps. Je me sens un peu nue.
- Ce n'est rien de grave.
- Agresser mes employés puis faire la victime dans les médias n'est pas quelque chose que je qualifierai de pas grave.
Le souvenir de l'article sur lequel Sarah s'est tordu de rire me revient à l'esprit. Ca disait comme quoi, la nouvelle copine de Hiro Araki était une jalouse sauvage qui s'était rendu dans la villa de son ex-femme afin de la tabasser violemment. Je lui aurais laissé plusieurs traces de griffures sur le visage et sur le corps, des bleus et j'aurais aussi tabassé certains de ses employés.
Je ne sais pas si elle me voit comme Hulk, mais je me sens limite insultée. En tout cas, ça a fait son effet. Le monde est revenu sur mon dos pour me qualifier de tous les noms et particulièrement d'escroc. Mon agence essaie de me couvrir aussi tant bien que mal, mais ça ne fait qu'empirer.
- Ne vous en faites pas, tente-t-il de me rassurer. Je vais encore m'occuper de celui-là. Restez discrète sur les réseaux jusqu'à ce que ça se tasse. Vous serez dédommagé pour tous les griefs.
Je ne peux pas m'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles. Entendre cette bonne nouvelle me donne presqu'envie de retourner me faire tabasser par son ex.
- En attendant, vous ne pouvez pas cacher votre marque ? Vous vous maquillez pourtant.
Il me regarde avec un air qui soupçonnent de mauvaises choses.
- J'ai cherché mon fond de teint ce matin et je ne l'ai pas trouvé. Vous pouvez demander à qui vous voulez, je me suis maquillé le reste du temps. Ce genre de chose, ce n'est pas ce que je veux montrer à une enfant.
Il hoche la tête et ne parle plus du sujet. Il ne perd pas de temps et avale les dernières bouchées de son repas avant de donner un baiser sur la joue de sa fille.
- Papa sera bientôt de retour.
- Tu avais promis de ne pas travailler. C'est bientôt Noël.
- Je sais et je suis vraiment désolé. Mais c'est vraiment important et je ne peux pas tout laisser Paul. Il va mourir de surmenage. C'est un très très très gros dossier. Je te promets qu'on passera les fêtes ensemble et quand j'aurais fini avec ce gros contrat, même si les cours reprendront, je t'emmènerai en voyage où tu voudras.
- Promis ?
- Promis.
C'est presque trop mignon pour mon cœur. Il s'en va en portant sa cravate et elle arrête de manger dès qu'il passe la porte. Je finie mon repas aussi vite que possible.
- Tu vas faire quelque chose aujourd'hui ?
Je lui demande cette fois parce qu'il semble qu'à part pour certaines dates quand elle n'est pas en cours, son programme est fixé par ses propres caprices.
- Oui, on va aller acheter des maisons en pain d'épices assemblables pour moi et papa. Répondit-elle en regardant ses céréales en forme de lettres se noyer dans le lait de son bol.
- Bien.
Il fallait que l'on sorte alors que je ne trouve pas mon fond de teint. J'ai presque l'impression que cette petite le fait exprès. Par pitié, tout ce que je veux est qu'il n'y ait pas de paparazzis. Je ne veux pas finir dans un article qui dit que mon patron me bat parce qu'il aime toujours son ex femme. Mais comme je commence à comprendre le milieu, c'est sûr que ce désir doit rester dans mes rêves.
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Miss T, nounou influenceuse (Tome 1)
RomanceJe voulais une carrière dans l'influence, mais ce n'est pas à cause d'elle que j'ai arrêté d'étudier. Mon père malade, me voilà dans une carière de nanny. Malheureusement, je n'aurai jamais dû croire que ça allait être une promenade de routine pend...