Chapitre 32

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- N'oublie pas d'appeler quand tu arriveras.

- Oui, ne nous laisse pas sans nouvelles de toi, ma petite idiote.

Sarah et Serge m'accompagnent à l'aéroport et se comportent tous les deux comme deux poules et c'est assez drôle à subir. Je ne m'attendais pas à recevoir autant de protection après avoir décidé qu'il valait mieux que je rentre dans mon pays pour prendre une pause dans ma vie. Je ferai ma rentrée académique en ligne. Dieu merci, j'ai encore une place dans mon université.

- Ne vous en faites pas, je ne vais pas oublier. Je ne vais pas vous oublier.

- Tu as intérêt, me menace Sarah.

Mais ses menaces sont vides de sens. Ça lui fait vraiment mal de me laisser partir après toutes les années que nous avons passées ensemble en tant que colocataires et surtout amies. Il a fallu une seule expérience qui vienne gâcher tout ça. Mais je lui ai promis que je reviendrai quand ma tête et mon esprit seront reposées, quand j'aurai tourné la page sur tout ça. Ce que je ne lui ai pas dit est que je devais encore pondre un petit individu, mais je vais garder ça comme une grosse surprise.

Les deux sont à mes côtés jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus me suivre plus loin dans l'aéroport et soient contraints de me dire au revoir. Le visage de Serge est particulièrement triste aussi. Entre nous, des non-dits auxquels j'ai aussi préféré ne pas apporter de la lumière. Je suis trop fatiguée pour commencer à penser à une autre relation. Je ne veux pas être le fardeau de l'esprit de mon compagnon. Je ne veux pas laisser un homme couvrir la blessure d'une autre. Je dois apprendre et guérir, devenir plus forte pour penser à une relation stable.

Je les embrasse de tout mon cœur et avec une larme à l'œil leur dit au revoir une autre fois et les laisse.

Le trajet en avion est épuisant dans la solitude. Je suis perdue dans mes pensées la plupart du temps et l'autre moitié, j'ai envie de vomir. Je n'ai manifesté aucun symptôme de grossesse aussi fort qu'en ce moment. Alors pour penser à autre chose, je me suis endormie et n'ai regagné la conscience que pour manger et pour les atterrissages. En sortant dans la dernière zone de l'aéroport, je pense que mes yeux ont du mal à comprendre ce qu'il se passe quand je vois ma famille qui m'attend. Je leur ai dit que je revenais, mais je ne m'attendais pas à un accueil direct.

Ma mère regarde partout avec inquiétude et mon frère est sur son téléphone alors que mon père s'appuie sur une canne que je découvre, les traces de sa maladie encore sur son visage. Je m'élance inconsciemment vers eux et je vois le visage de mes parents s'ouvrir ainsi que leurs bras quand je saute dedans.

- Ma princesse ! Célèbre mon père, à deux doigts de lâcher sa canne pour me soulever dans les airs alors que ça fait des années qu'il ne peut plus supporter à cause de son dos.

- Je suis tellement contente de te revoir, papa. Tu m'as tellement manqué.

- Et nous, nous sommes des chiens ?

La phrase indignée sort de la bouche de ma mère qui tient ses mains sur ses hanches larges et qui me toise comme si j'étais sa rivale. Si je ne la connaissais pas, je penserai qu'elle est jalouse de moi. Mais je la connais si bien, elle et ses manières taquines. Je la serre aussi dans mes bras.

- Bien sûr que non, Ivonne, tu es la reine de mon cœur.

- Imbécile, qui est-ce que tu appelles par son nom ?

Elle ne manque pas de me frapper sur la tête, ce qui fait rire mon frère que je tire sous mon aisselle pour lui frotter la tête et lui mettre un coup dessus.

- Godzilla, à peine de retour que tu veux ma tête ! Proteste-t-il.

- C'est parce que tu n'es pas intelligent, Répondé-je.

Miss T, nounou influenceuse (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant