Chapitre 22

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La seule chose qui ne me fait pas de mal dans cette maison est le jardin – je ne garde pas tout le temps en tête que j'ai trainé au sol la personne qui l'a inspiré- et la nourriture. Ils sont tous les deux mes lieux de refuge en ce moment où je plonge dans une spirale infernale.

Entre mon patron qui continue à amener des femmes la nuit, mais qui tente de me parler de temps en temps avant d'abandonner ou de me rappeler, sans que j'en ai besoin, avec un ton ferme qu'il est mon supérieur. Sa fille qui ne veut pas lui parler, mais qu'il tente d'amadouer durant des heures qui durent des semaines dans ma tête. Je n'en peux plus d'être la troisième roue.

Puis Paul qui continue de se comporter comme une petite chipie à me faire des discours de temps à autre comme quoi je ne serais autre qu'une moins que rien et une arriviste. Il a dans son sillage mis tous les employés contre moi. Au début, ils ne disaient rien, juste des regards en biais remplis de mépris. Il n'y a pas longtemps cependant une d'elle s'est permise de presque me cracher au visage. La gouvernante ne dit plus rien. Déjà qu'elle ne me parlait pas trop pour commencer.

Maintenant, quand je n'ai plus rien à faire et que je ne peux pas sortir parce que le chauffeur ne veut pas me conduire –qui a envoyé cette famille vivre au milieu de rien ? - je me promène dans les jardins. Il n'y a jamais personne et je n'ai croisé Paul et la gouvernante qu'une fois chacun. Je m'arrange pour ne pas m'y retrouver avec les jardiniers.

Aujourd'hui est l'un de ces jours où je pense que je vais la passer dans ce dédalle de belles fleurs. Momoi est chez sa mère et son père baigne sans aucun doute dans une autre paire de seins. On s'occupe donc comme on peut. A ma grande surprise quand je regarde par la fenêtre, je vois des gens en train de détruire le jardin.

Enfin, je pense qu'ils le changement, mais pourquoi maintenant ? Je ne comprends pas. Ça le lui a jamais posé de souci alors que ça a toujours été quelque chose de spécial pour son ex-femme qu'il a laissé exister jusqu'ici. J

Je sais que je n'ai aucune explication à recevoir, à demander. Je ne peux donc que me sentir triste pour mes plans que je dois repousser et pour les fleurs qui disparaissent alors que le printemps était très proche et qu'elles allaient enfin reveler toute leur beauté. Quel gâchis.

Sans surprise, quand je sors, je croise monsieur Hiro avec sa nouvelle cible qui le regarde d'une manière si affamée comme si elle voulait le mettre dans sa bouche. Voilà que j'avais une image –et des souvenirs – qui s'imposent dans mon esprit. Je pense rapidement à autre chose pour ne pas m'attarder dessus.

- Bonjour, Monsieur.

- Bonjour, Taiwo.

Je ne vais pas sauter le petit-déjeuner donc je ne prends pas le temps de parler avec eux et je descends dans la salle à manger. A ma grande surprise, ils viennent tous les deux et elle se met à sa droite à un bout de la table. Je suis à ma place habituelle, une place après celle de sa fille, à gauche.

Tout le long, Ashley comme j'ai appris qu'elle s'appelait ne cesse de roucouler sur lui, de tenter de le nourrir et autre. Je pense qu'il en a marre, mais qu'il pense que c'est le prix à payer. En la regardant, je ne suis ni énervée ni jalouse. Non seulement parce que je n'ai pas le droit de me sentir comme ça, mais aussi parce que je suis si fatiguée que je pense juste que je veux aussi une personne pour me nourrir.

Je trifouille dans ma bouffe quand il s'adresse à moi pourn se distraire de la personne qu'il trouve embêtante maintenant.

- Le jardin va être changer dans les prochains jours.

Je le regarde pour vérifier que c'est bien à moi qu'il s'adresse et en effet, il me fixe comme s'il attendait une réponse particulière de ma part. Qu'est-ce qu'il veut que je lui dise ? Que je suis totalement dévastée par ce qui se passe et que je ne sais pas du tout comment le prendre ?

Miss T, nounou influenceuse (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant