Chapitre 17

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L'ambiance dans la maison est plus froide que l'hiver qui rage au dehors. Les domestiques ne me parlent quasiment plus se contentant de me jeter un coup d'œil amer quand je passe à côté. Personne ne me laisse seule dans la même pièce avec Momoi. De toute façon, cette dernière s'enferme chaque jour dans sa chambre. Même dîner en face à face avec elle est devenue toute une affaire jusqu'à ce que je lui rappelle qu'elle devrait le dire à son père pour que ça s'arrête.

En parlant de lui, elle tremblait à chaque fois que je parlais de lui maintenant. Peut-être qu'elle s'attend à être réellement punie pour ses actes. J'espère que ce sera ça. Dans le cas contraire, cet homme sera juste en train d'élever l'une des plus grosses psychopathes de la planète.

Ces derniers temps, j'entrevoie une possibilité que son avis sur sa fille ne soit pas totalement biaisé et qu'il ne la prenne pas pour l'ange qu'elle pense être. Avec ce que je lui ai envoyé comme preuve, j'ai eu le plaisir de refaire ma garde-robe de sa poche. Mais j'ai comme l'impression que je lui demanderai n'importe quoi en ce moment qu'il accepterait.

Faire les magasins, surtout quand tu as autant d'articles à racheter, en étant seule serait une expérience horrible alors j'ai appelé Sarah qui était revenue de sa réunion annuelle avec sa famille et à cause de cela, elle était de mauvaise humeur. Ils avaient fini par se disputer sur le fait qu'elle ne voulait pas fonder une famille de suite. Ça nous a fait du bien de sortir en tête à tête.

D'ailleurs pendant ce moment, elle a tenté de me dire qu'il était temps pour moi de partir de cette maison parce qu'elle s'inquiétait pour ma sécurité. Je lui ai dit que je n'avais pas peur d'une petite fille. Pourtant elle n'a pas ri. On connait les machinations des gens riches qu'au niveau où on nous le permet en tant que personnes de la plèbe. Des infos des fois biaisées, des fois enjolivées, jamais rien de réellement vrai. Toutes les fois que les vérités de cette sphère ont vraiment, c'était souvent très sordide et je comprends qu'elle ne veuille pas que je me retrouve au fond d'un ravin.

Cependant, je ne pouvais pas me permettre de partir de suite. J'avais eu l'idée de partir après que la demoiselle ait saccagé ma chambre et j'ai appelé la tante de Sarah, celle qui tient l'entreprise qui me permet d'être ici. A son tour, elle m'a proposé des postes qu'elle avait sous la main. Rien ne correspondait à ce dont j'avais besoin et qui couvrirait mes dépenses après que j'ai quitté ce travail. Alors je me suis rétracté. Je ne vais pas non plus endurée la maltraitance. Je vais continuer de lui montrer qu'elle est tombée sur la mauvaise personne.

Je lui ai fait une seule promesse. Celle de me barrer dès que je me sens trop en danger, quand j'estime que je ne peux rien encaisser sans me casser les ailes. A contre cœur, elle a accepté, mais elle me demande de lui faire des appels tous les jours et pas que tous les deux, trois jours comme avant parce qu'elle se souci vraiment de moi. Je suis heureuse d'avoir une amie comme elle.

Aujourd'hui n'est un jour pas comme les autres parce que je viens de recevoir un message étrange de la part de mon patron. Il veut que je l'accompagne à une fête en tant que plus un parce qu'il ne peut pas y aller seul. Je ne sais pas pourquoi il a pensé à moi. Il ne peut pas louer une escorte. Je m'apprêtais à rire de moi-même en me disant qu'il voulait faire des économie en prenant celle qui était déjà sur place et donc gratuite quand je vois une autre virée d'argent sur mon compte avec un message supplémentaire.

« J'ai déjà demandé à la couturière de venir prendre tes mesures. Choisis le modèle de robe que tu veux. La maquilleuse et la coiffeuse seront là le jour J. L'argent, c'est pour que tu prennes soin de toi jusque-là. »

Il ne me laisse même pas le temps de dire non. Est-ce que je peux vraiment refuser aussi en vrai de vrai ? Je ne pense pas. Je décide de le prendre comme ça vient et de suivre le mouvement. Je me mets juste en tête que je ne dois pas répéter la même bêtise que la dernière fois et que je devrais plus penser à boire des verres sans alcool.

Quand j'annonce que je sors, personne ne prend en compte ce que je dis et je m'en vais me pomponner au sauna. Depuis le temps que je voulais entrer ici, mais le manque d'argent, you know.

A la fin de la journée, je suis requinquée. Je pense qu'ils ont même massé et lavé mon âme. Je me sens comme un nouveau-né dans ce monde de brute : frais et fragile. Ma bonne humeur disparait cependant lorsque je passe la porte du manoir et que je tombe sur Paul assis seul sur l'un des fauteuils. Il n'y avait pas âmes qui vivent autour.

- Je peux savoir à quoi tu joues ? Ne me fais pas peur comme ça. Tu es Batman ?

Je sais que notre relation n'est pas au beau fixe depuis la dernière fois, mais je pense que Paul est une bonne personne et compréhensif.

- Tu tentes encore de rire avec moi pour rire de moi dans mon dos ?

Le sourire que j'avais réussi à lever vient de tomber mollement. Il me parle comme si j'étais son ennemi et je ne comprends même pas pourquoi. Bien sûr que je me mets tout de suite sur la défensive.

- Qu'est-ce que tu racontes ?

- Tu t'es bien foutues de ma gueule et de la gueule de tout le monde d'ailleurs. Tu es la pire de toutes les nounous qui sont passées ici. Dire que je te prenais pour une fille sympa quand tu es arrivée.

- Tu m'en veux encore parce que j'ai corrigé cette fille ?

- C'est une enfant ! Crie-t-il.

Le fait qu'il crie alors que je tente de dialoguer pacifiquement avec lui est fait gonfler mes neurones.

- Ecoute, si tu veux couver cette fille comme une mère-poule, je te laisse le chemin. Mais je ne te permets pas de me crier dessus. Nous nous sommes renconbtrer ici en tant que collègues qui se respectent. Okay ? Alors lâche-moi la grappe.

Cette fois, c'est trop. Et je suis une personne rancunière des fois, je ne pense pas que je lui parlerai quand il m'abordera dans le futur en dehors du travail. Ca lui apprendra à savoir d'adresser aux gens.

- C'est comme ça que tu le prends ?

Il me demande ça avec un visage sérieux comme si j'étais censé m'inquiéter de quelque chose.

- Oui, c'est comme ça et ça le restera tant que je suis ici, que tu le veuilles ou non.

Je marche vers ma chambre et je claque la porte en entrant pour me coucher sur mon lit.

Les prochains jours, je le croise plus souvent que ça ne devrait. On dirait qu'il veut prendre ma place de nounou. Si ce n'est pas lui qui me suit, c'est un garde du corps. Ils pensent que je vais kidnapper la mioche ? Aucun kidnappeur ne voudrait d'elle si c'est ce qui les rassure.

Le jour de la soirée est arrivé. La coiffeuse et la maquilleuse ont fait un travail d'orfèvre. Je ne parle même pas de la couturière qui avait pris mes mesures. La robe est divine. J'espère une chose lors de cette soirée, c'est de passé un bon moment et d'oublier un peu ce qui se passe avant de revenir vers la réalité.

Tout le monde a besoin d'un moment de narcissisme dans la vie. Le mien est maintenant que je me regarde dans le miroir. J'ai vraiment de belles fesses avec cette robe moulante, c'est encore plus une évidence. Le corail me va vraiment au teint comme couleur en plus. Je me souris joyeusement avant de recevoir une notification. C'est monsieur. Il est descendu de l'avion il y a quelques quart d'heure et vient assister à ce gala. C'est pourquoi il n'est pas à la maison. Je descends le rejoindre.

La voiture dans laquelle il se trouve est une voiture noire brillante et elle sent vraiment la richesse. Il a l'amabilité de descendre et de m'ouvrir la portière avant que le chauffeur claque la sienne et que nous nous mettons en route.

- Une fois de plus, j'aimerai être désolé de vous avoir invité à l'improviste, mais...

Il se tait et me regarde. Je suis sourie en coin en attendant la suite de sa déclaration.

- Vous êtes magnifique. Assez pour que je n'aie aucun remords.

Je ne peux m'empêcher de rire. Je vois finalement comment il a réussi à embarquer son ex. Ce serait quand même bizarre de juste tomber amoureuse d'un visage aussi froid que la glace.

- Merci, vous êtes très charmant aussi ce soir, monsieur.

- Appelle-moi Araki. Ce serait bizarre que ma cavalière m'appelle monsieur.

Je souris en hochant la tête. Ce sera sans doute la dernière fois où nous serons aussi proche tous les deux.

Miss T, nounou influenceuse (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant