CHAP 24 : QUANT TOUT S'EFFRITE

313 17 0
                                    

POINT DE VUE EXTERNE

23H...

Monsieur Yahya, assis devant son bureau, se laissa emporter par l'inspiration qu'Adiouma avait déclenchée en lui. Les mots s'enchaînaient sur le papier, formant les contours d'une histoire captivante et émouvante. Il se perdait dans l'écriture, chaque phrase étant un hommage à la vie tumultueuse et courageuse d'Adiouma.

L'encre noire dansait sur les feuilles blanches, contant les épreuves et les triomphes d'une femme forte, résiliente et pleine de grâce. Monsieur Yahya ne pouvait s'empêcher de ressentir une connexion profonde avec cette histoire, mêlant subtilement la fiction à la réalité.

La lampe de bureau projetait une lumière blafarde, créant une atmosphère propice à la créativité. Entre deux paragraphes, il s'arrêtait pour réfléchir, laissant son esprit vagabonder dans les dédales de l'imagination.

Au fil des heures, les pages se remplirent de l'encre inspirée de Monsieur Yahya. Il avait donné vie à Adiouma à travers ses mots, transformant son récit en une œuvre littéraire qui transcenderait les frontières de leur réalité partagée.

" Adiouma, mémoire d'une léssiveuse"

Ce titre comme une évidence lui était insuffler par une force invisible.

Enfin , sur un autre papier , il préfaça son livre en ces termes :

« j'avais toujours cru que les femmes - références sont celles émancipées que l'on retrouve dans les entreprises, sur les journaux , à la télé , au cinéma.
Belles , élégantes , capables de bien rouler les R avec les mimiques qu'il faut pour séduire leurs interlocuteurs.
Mais quand j'ai rencontrer ADIOUMA, une léssiveuse, oui une léssiveuse , une simple femme vêtue de son éternel pagne bien noué à la taille , j'ai compris qu'elle et touts celles qui exercent le même métiers que lui sont les vrais battantes .On ne parle que rarement d'eux , des fois elles passent presque inaperçues , pitoyables et sans intérêts .
Moi j'ai aimer une de ces gonzesses, elle m'as subjuguer non grâce à des fares , du rouge à lévre , d'une tenue élégante mais grâce à son charme naturel.
J'ai aimé cette fille veuve , qui est entrée dans ma vie lorsque ma carrière d'écrivain était à sa déchéance.
Mon coeur à palpiter au battement de ses cils , son regard profond et mystérieux me laissait bouche-bée .
Mais je n'aurais jamais crue un jour que je serais là a écrire les mémoires de cette femme exceptionnelle qu'elle est ...»

En désertant son bureau, les mains dans les poches , Monsieur Yahya se replongea dans ses cogitations, méditant sur la dualité de sa vie. Les symptômes de son hypothyroïdie lui rappelaient constamment sa fragilité physique, un fardeau qu'il portait en silence au même titre que son mariage de compromis qu'il avait mener avec Yasmina qui saisissait la moyendre petite occasion pour le cocufier.

La manipulation était son fort , Yahya remâche chaque jour qui se lève, ces mechancétés que lui crachait son épouse .

« ...Nulle femme à part moi ne peut t- aimer , je suis la seule à supporter une relation si fade et platonique. Si tu commet l'erreur de me perdre , tu sera seul Yahya...seul ... »

Le terme seul , tel un tourment indélébile tourbillonne dans la tête du pauvre homme , les paumes appliqués désespérément sur ses oreilles dans l'espoir d'anéantir ce satané refrein.

Un regard sur une photo agrandit d'une bande de lycéens : lui , Yasmina, Daba et Khadim souriants joyeusement ouvre une porte vers les  souvenirs du lycée et les jalousies qu'il avait suscitées à l'époque.  Khadim, son camarade et pote de jadis , avait nourri une envie profonde, ignorant les revers que la vie lui avait réservés. Yahya se demandait si le voile de l'apparence avait aveuglé les autres sur la réalité de ses luttes intérieures.

ADIOUMA, mémoire d'une léssiveuse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant