Chap 1 :GENÉSE

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À THIANGUAY , VILLAGE DE LA COMMUNE DE GUOUNDIANE●

DES ANNÉES EN AVANT ....

ADIOUMA ●


Dès l'aube , la voix forte de ma mére qui ténorise la chanson Ndéye wassaname ( ndéye ,pardonne moi) , me réveille .
Elle fait du pilage un art de jouer avec son pilon qui tantôt s'abat sur les graines de mils contenues dans le mortier tantôt semble lui échapper tandis qu'elle bat séchement des mains avant de le ratraper gracieusement . Ne vous faites pas d'illusion, elle est loin d'être une Coumba Guawlo , d'ailleurs elle chante comme une casserole. Ce qu'elle ne veut guerre entendre , croyant être un as dans ce domaine.

Je quitte paresseusement mes draps et pose mes pieds par terre , le sol est froid ce matin dû à l'atmosphère embrumée par la rosée .
Marchant sur la pointe des pieds , j'ouvre la porte de ma chambre en bois , tire mes rideaux puis sort en criant le nom de ma mater .

---- Yaye ! Yaye ! ( maman ! maman )

--- ADIOUMA, Kagn gua yéwou, Lou khéwati , lo may may wowaté ( dépuis quand t- es tu lever ? Et que se passe t- il encore , pourquoi m'appelle tu de la sorte ?)

---Il n'y a rien maman , je suis juste contente de te revoir . Au fait où est Bigué ?

--- Bigué , dépuis quand demande tu aprés elle ! Hein ! Elle doit - être dans les parages à jouer au maman et au papa avec Demba comme d'habitude.

--- Je vais aller jouer moi aussi . Essayais- Je de me dérober au moment où ma mére sort des bidons vides .

--- Pas si vite fillette ! Me prend t- elle le bras , allons plutôt au puit pour qu'on remplissent ces quelques bidons . On en a besoin pour la cuisine et les tâches ménagères. Lâche la grappe à ta petite soeur , vous n'étes pas des rivales . Allez , prend ces deux bidons !

Je saisie les récipients indiqués en marchant lentement sur les traces de maman qui prend les devants .

Une fois de plus , je devais aller puiser de l'eau pendant que cette Bigué reste au chaud en train de s'amuser , notre mére la dorlote trop alors qu'elle a 9 ans ce n'est pas étonnant qu'elle soit beaucoup plus en chaire que moi . À nous voir, on ne dirait pas que je suis l'aîné.

Bréf , on avait fait la moitié du chemin , il fallait redoubler d'endurance . En cours de routes , des femmes du village manifestent bruyamment leurs civilités d'usage à ma daronne , elle répond chaleureusement aux unes , s'égare un moment pour discuter avec les autres .

Autre chose important à savoir , ma mére a une grande notoriété dans ce village . Après tout , elle est la veuve du feu chef de Thiangaye , mon pére . Les circonstances de son décès demeurent jusqu'à nos jour douteuse , on s'est prêter à plusieurs probabilités dont la possibilité qu'il aurait été marabouter à dessein de le tuer . Cependant rien n'est certain.
Ce sont uniquement des ragots .

Au puit , nous sommes les dernières d'une longue file d'attente .
La patience , ce n'est pas mon truc et puis j'ai une faim- valle .

ADIOUMA, mémoire d'une léssiveuse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant