CHAPITRE 27 : Avant la fin

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~Thiangaye~

Le lugubre murmure du vent de l'harmattan fouettait les visages ternis des villageois rassemblés dans la case de Fanta. Assise sur une natte étendue à même le sable de la cour, Fanta était enveloppée dans un grand foulard qui couvrait sa tête et ses épaules tremblantes au rythme de ses gémissements. Rokhaya était là, à ses côtés, tentant de la calmer.

Les gens venaient de temps en temps lui exprimer leurs sincères condoléances avant de jeter des pièces ou des billets de banque sur le tamis posé devant elle.

Fanta, le cœur meurtri, avait cherché partout sa fille au cours de ces derniers jours, en vain. Ouley était introuvable, et l'idée qu'elle se serait jetée dans le puits du village était presque devenue une évidence. Des femmes ménagères avaient remarqué qu'il était impossible de recueillir de l'eau depuis la disparition d'Ouley.

Vu que ce genre de suicides était récurrent, tout le monde avait fini par adhérer à cette hypothèse.

Amadou, l'imam du village, avait dirigé une série de prières avec d'autres hommes religieux pour implorer le pardon et le repos de l'âme de la présumée défunte.

Il tint d'ailleurs un sermon à l' éplorée au moment de lui présenter ses condoléances.

Amadou : « Je sais que c'est difficile, mais sois forte, ma sœur. C'est la volonté divine et nous n'y pouvons rien. Nous sommes tous destinés un jour à quitter ce monde, et ce n'est qu'une question de jours, de mois ou d'années... »

Fanta ne l'écoutait pas. Elle ne pouvait rien entendre d'autre que le grondement de sa douleur.

Chaque instant qui passait était un affront.

Sa vie s'était arrêtée et il ne restait que des ruines dans son monde.

Sa bien-aimée fille...
Sa tendre Ouley qu'elle chérissait tant, n'était plus...

Elle s'en voulait à mort de n'avoir pas été une bonne mère et d'avoir, en quelque sorte, poussé sa fille au gouffre...
Mais comme le dit l'adage wolof : " il y a des temps où les regrets ne prévalent plus ".
La seule chose à faire est de faire face à la réalité qu'on a semée, aussi rude soit-elle.

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DAKAR

Rami avait passé la journée à préparer une surprise pour Chérifa. Il voulait célébrer leur futur bébé avec une petite fête intime. Il avait même pris rendez-vous chez le médecin pour une échographie surprise afin qu'ils puissent voir leur enfant ensemble. Mais en arrivant à la clinique, il ne s'attendait pas à ce qu'il allait découvrir.

Il entra dans le cabinet du docteur Diarra, s'attendant à voir Chérifa seule. Au lieu de cela, il les trouva, elle et le médecin, dans une position compromettante. Chérifa était allongée sur la table d'examen, le médecin beaucoup trop proche d'elle, leurs visages à quelques centimètres l'un de l'autre. Rami sentit son cœur se briser.

Rami : « Chérifa ! Qu'est-ce qui se passe ici ? »

Chérifa se redressa rapidement, ses yeux écarquillés de surprise et de panique.

Chérifa : « Rami, ce n'est pas ce que tu crois ! Laisse-moi t'expliquer ! »

Mais Rami n'entendait plus rien. Il se retourna et sortit précipitamment de la pièce, son esprit brouillé par la douleur et la trahison. Chérifa se lança à sa poursuite, ses pas résonnant dans le couloir de la clinique.

Chérifa : « Rami, attends ! S'il te plaît, écoute-moi ! »

Rami accéléra le pas, refusant de se retourner. Ses pensées tourbillonnaient, chaque mot qu'il entendait de Chérifa semblait n'être qu'une autre coupure profonde.

ADIOUMA, mémoire d'une léssiveuse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant