Chapire 3 : Nickolai

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Pdv: Nickolai

L'emménagement dans cette nouvelle bâtisse ne fut pas des plus agréables. Habitué à vivre dans une fraternité bruyante aux odeurs de beuh et d'alcool, me voilà maintenant confiné dans une maison remplie de secret silencieux. Sans oublier le fait que cette dernière se trouvait à plusieurs kilomètres de l'université et particulièrement du stade où se déroulaient mes entraînements. Par conséquent, il me fallait me réveiller bien plus tôt pour ne pas être en retard.
Cela faisait déjà une semaine que l'on avait tous emménagé et toujours pas de proposition de rendez-vous de la part de notre intrigante prétendante. Pas que cela ne me fasse quelque chose, hormis le fait qu'elle soit clairement à mon goût physiquement, le reste est lui des plus détestables. Je n'ai jamais aimé les personnes contrôlantes, à l'exception de Will. Et malgré son discours, j'ai quand même l'impression qu'elle va nous baiser sans qu'on s'en rende compte.
Dans la cuisine personne, pas étonnant vu l'heure même si je pense que Will et Levy sont sûrement déjà debout depuis au moins une heure se levant avant le soleil. Je me verse un de mes smoothies végétaliens quand j'entendis quelqu'un arriver. Par réflexe mon corps se met déjà en mode attaque, un toc me venant de mon père ou plutôt à cause de mon père. La personne faisant irruption n'est autre que Magda, l'une des gouvernantes de l'héritière. L'omniprésence de sa cour était une autre raison qui me faisait la détester, comme si tout le monde devait être en permanence à sa disposition.
Cette dernière me toisa de haut en bas telle une mère s'apprêtant à gronder son fils, une chose que m'a détraquée de « mère » n'a jamais réussi à faire. Faisant abstraction de ma présence, elle entama la préparation pour le petit déjeuner. Je continue de boire silencieusement mon jus quand elle me tendit une assiette contenant mes préférences alimentaires pour le petit déjeuner que je ramène parfois de mon restaurant végétarien préféré.

— Mange avant de partir à ton entrainement, tu as besoin d'apport énergétique pour garder ce corps dont tu es si fière, m'ordonna-t-elle sans se détourner de ses préparations.
— Je n'ai pas besoin de vous pour me préparer mon déjeuner, ne pus-je m'empêcher de répliquer froidement alors que putain, il suffisait juste de dire merci
— Peut-être, mais je l'ai fait et ce sera bien meilleur chaud que froid entre deux entrainements, répliqua-t-elle sans aucune once de méchanceté.
— Pourquoi vous prenez-vous autant la tête pour son déjeuner, elle ne sait donc rien faire par elle-même ?, continuais-je à me comporter comme un petit con après avoir remarqué que c'étaient ses domestiques qui s'occupaient de chaque aspect de sa vie.
— Elle nous laisse faire, car nous lui avons demandé, elle préférait mourir de faim que de manger quelque chose d'autre que ce que Sebastian ou encore moi lui avons préparé, la défendit-elle bec et ongle.

Au fond de moi, j'enviais cette dévotion pure et totale que ressentait sa cour envers elle. Il était évident qu'un lien plus fort qu'un employé et son employeur existait entre eux, un peu comme nous cinq, lié.es par les liens du sang pour moi Anna et Levy mais à mes yeux Will et Eiji sont tout autant ma famille. Cependant, ma dévotion à leur égard ne semblait pas aussi intense que ce qu'il ressentait pour elle ; je pouvais voir leurs yeux scintiller de bonheur à ses côtés. Un choix que je ne leur comprenais pas, qui a-t-il de bien en cette petite peste ?
Ce fut à ce moment-là que cette dernière choisit de faire son apparition dans sa tenue chic. Une sorte de jupon de tulle blanc lui donnait une allure de danseuse de ballet gracieuse. Dangereusement trop belle pour l'âme qu'elle possède. Quand elle se rendit compte de ma présence, son visage parut s'illuminer d'une forme d'amusement plus qu'agacent. Prenant mes affaires, remerciant la cuisinière pour son repas avant de chercher à quitter la pièce, je fus retenue par sa voix.
— Tu finis bien à 19 heures aujourd'hui ? demanda-t-elle alors qu'elle savait déjà la réponse
— Comme ci, tu ne le savais pas, ruminais-je entre mes dents.
— Je t'attendrais devant le campus pour notre premier rendez-vous alors, m'annonça-t-elle de but en blanc avant de trempé ses lèvres dans son thé matinal.

Acte 1 : pour la main de Médée ( reverse harem )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant