Acte 1 : pour la main de Médée ( reverse harem )

Chapitre 16: Médée

P.D.V Médée

Écouter l'une des amies Corneilles de miss Ali et Anastasia débattre véhément sur la mystérieuse Seyran commence doucement à m'agacer. Pourquoi est-il si difficile à accepter pour elle que la femme qu'elle aimait pouvait être à la fois celle qu'elle a connue, mais aussi cette version qu'à façonner la mère du nid ? Résumer une personne à la seule version que l'on connaît est pour moi très limitatif.

— A-t-on découvert d'autre point commun entre chacune des victimes ? cherchais-je à ne plus entendre leur mésentente auprès de ma détective préférée qui vérifie un à un les dossiers concernant les femmes avec les mêmes caractéristiques.
— Malheureusement auditionné celle qui corresponde au critère de notre tueur en série n'a rien apporté du tout, une fois que je leur demande la raison de leurs ablations d'organe ces dernières répondent la même phrase toute préparée, " à quoi bon garder des organes qui ne me serviront jamais et qui risque de me gêner dans ma carrière", soupira cette dernière visiblement aussi énervée par le débat qui dure maintenant depuis plusieurs heures.
— Elles ont été formatées au interrogatoire, mais ce qui est étonnant, c'est qu'elles savent que cela concerne leurs propres sécurités, cherchais-je à comprendre leur réaction.
— Je suis d'accord, me demandant même si cela ne serait pas une forme d'hypnose collective ou encore de contrôle mental comme j'ai pu le constater lorsque j'enquêtais sur des cas de secte.
— Cette théorie tient la route, je crois que tu vas devoir aller lui en parler, ne pus-je m'empêcher de dissimuler mon amusement devant sa moue de dégoût.

Fatima et le docteur Adams ne sont pas ce que je pourrais dire de grand ami. Bien au contraire. Elle a pisté pendant des années son patron, allant même jusqu'à se faire interner dans sa clinique pour récolter le plus d'informations sur le fameux tueur Frankenstein. Résultat, après avoir consacré six années de sa vie à pouvoir l'enfermer derrière les barreaux, elle a récolté trois choses, le voir placer dans une prison sécurisé appartenant à ma famille, un mariage et une fille. L'identité du père ne fait aucun doute, sa conception par contre et je sais un moment de faiblesse où elle imagina que ce fameux tueur était en fait le président de la clinique. Quelle ne fut pas sa surprise en apprenant qu'il s'agissait de son mari à qui elle avait donné son âme, son corps et sa confiance. Cela lui coûta sa carrière dans les services secrets et sa confiance envers les hommes. Malgré tout, je dois avouer que les voir ensemble en valait le détour, lui la draguant ouvertement et elle le repoussant avec fureur, essayant de cacher l'amour qu'elle lui porte encore aujourd'hui.

— Si seulement il n'était pas aussi doué pour analyser l'esprit humain, soupira mon amie au bout de sa vie, entre la fatigue et la contrariété.
— Je peux t'accompagner si tu le souhaites ? lui proposais-je, innocemment, alors que je dois avouer en avoir fortement envie.

Même si je sais qu'il est tout sauf sain, le docteur Adams est des plus fascinants pour une personne curieuse comme moi de l'espèce humaine. Un des meilleurs acteurs que je connaisse, il a réussi à manipuler pendant des années des dizaines de personnes qui leur ont confié leurs secrets les plus honteux, tout particulièrement ceux qui l'intéressent le plus.
Le tueur Frankenstein s'intéresser aux parents, violent, incestueux. Récoltant au travers de ses consultations leurs processus de maltraitance envers la chair de leur chair pour le reproduire à son tour dans sa maison, des horreurs finissant par mourir de leurs blessures. Puis se mettant à créer des œuvres mécaniques à partir de leurs dépouilles dans le but de mener des expériences sur eux. Son véritable but étant de ramener à la vie sa sœur décédée des suites des maltraitances que leur avait imposées leur père.
Pour être parfaitement honnête, j'ai passé tellement d'heures à lire ses carnets de notes que j'eus presque envie de continuer ses travaux tant il était méthodiquement fascinant. Bien entendu, je n'ai jamais fait part de mes sentiments à mon amie, sachant pertinemment que cela est une source de douleur pour elle. Perpétuellement divisé entre sa morale et son amour.