Chapitre 35 Anastasia

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P.D.V Anastasia 

Il y a plusieurs instants dans une existence qui vous marquent au fer blanc. L'arme posée sur la tempe de notre abuela avant que notre père ne l'abatte, la principale du lycée qui entre dans la salle de classe pour vous annoncer que votre meilleure amie est décédée, le regard de mère quand elle comprit mon attirance "impure", et enfin le corps immobile de la première femme que vous aimer. Pourtant, le plus marquant de tout reste ce jour où William et Levy ont disparu et qu'on les a retrouvés mutilés. Son corps inconscient maintenu fermement dans les bras d'abuela me crispe à chaque fois que je l'aperçois immobile. Alors, le voir inconscient par ma faute incarne à lui seul mon pire tourment.

— Calme-toi Anna, c'est une crise de panique, rien d'ingérable, tenta de me calmer William alors qu'il était évident que sa crispation était égale à la mienne.

— Ne me dis pas de me calmer alors que mon frère est dans cet état par ma faute, bon sang, je sais toutefois que ces limites émotionnelles sont bien loin des miennes, répliquais-je.

Cela faisait plusieurs minutes que je me rongeais les sangs en déambulant dans la pièce tel un lion en cage. J'envie à Will et Levy leur sang-froid. Mes veines, elles, ne connaissaient que le feu et la lave, me laissant souvent submerger par mes émotions bien plus que par ma raison. Un aspect que je partage aisément avec mon autre jumeau.

— Tu as trouvé quelque chose avec le couple ? essayais-je d'éloigner mon esprit de cette source d'angoisse vers une autre.

— Premièrement, c'est surement le couple le plus étrange que je connaisse, mais qui ne manque certainement pas d'affection, même si la détective semble lui tenir rigueur de quelque chose, se lança mon frère de cœur dans une de ses thèses en plusieurs axes.

— Deuxièmement, ils sont d'une efficacité remarquable, nous avons pu dresser une liste de point commun et d'incohérence dans les dossiers fournie qui démontre une fois encore que toutes les tentatives mené par le clan Lancastre sont à la fois impressionnante et dissimulée.

— Comment ça ?

— Il cherche à étouffer l'affaire, cela n'est pas nouveau, mais ce qui nous a tous les trois interpeller c'est qu'aucune des femmes concernées ne paraît s'affoler de la situation, un tueur en série sévit et elles sont des cibles potentielles, cependant aucune ne semble réagir.

— Un peu comme si elle ne craignait pas véritablement d'être des cibles ? Compris-je tout doucement où il voulait en venir.

— Ce ne sont pas de véritable cible, ce sont des dupes ?

— C'est la conclusion à laquelle nous sommes parvenues, le clan a dû falsifier une fois encore leur dossier pour nous mettre sur une fausse piste, conclut mon ami.

— Combien de morts il va falloir avoir pour qu'ils arrêtent leur manigance ? Hurlais-je tant tout cela m'enrager.

— Je pense que les dossiers sont vrais, mais que les photographies et les identités ont été modifiées, hormis celles des victimes, et que par conséquent les vraies potentielles victimes se trouvent autres parts, en déduit-il.

— Et malheureusement, elles sont hors d'atteinte, même pour moi, nous interrompons une voix.

D'un même geste, nous nous retournons sur l'héritière. Celle-ci avait les traits tirés par un profond agacement.

— Est-ce une nouveauté ? Il semble que vous n'avez pas un grand champ de manœuvre dans votre empire, mademoiselle Lancastre? La piqua sévèrement, mon lord adoré.

— Pas quand cela concerne le Mythe, avoua-t-elle sur le même ton provocateur.

— Encore un groupuscule de votre empire qui abuse les autres physiquement et psychologiquement, enchaînant ses répliques sans se soucier des répercussions.

Acte 1 : pour la main de Médée ( reverse harem )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant