2

136 15 29
                                    

Joy

Où suis-je ?

Cette phrase tourne en boucle dans mon esprit depuis plus d'un quart d'heure. Mille et une question se bousculent, ça me donne un mal de crâne.

Quand mon cerveau comprend la situation, la panique prend les commandes. Je ne cherche toujours pas à sortir de mon emplacement par peur de me perdre. Car pour l'instant, je suis sous un arbre nettement différent de celui de tout à l'heure.

Je reste assise en tailleur sur l'herbe et gratte dans ma mémoire récente, mais seul un trou noir souhaite se montrer.

Je me relève d'un bon et respire cette atmosphère encore inconnue. Mon regard se dirige vers mes mains et remarque que ces dernières ne sont plus en 3D, mais en 2D. Dans quel bazar je me suis mise ?

Lorsque je remarque ce détail, un fluide visqueux apparaît, une chaleur m'envahit. Je vois par la suite cette sorte de fumée s'échapper de plus en plus. Je concentre instinctivement mon esprit et cette dernière se recentre un peu plus vers mon corps.

Je souffle de soulagement et décide enfin de partir vers l'inconnu.

*

La chaleur a repris place et c'est d'un pas lourd que j'aperçois un hôtel de passage, bingo.

Finalement, les vingt minutes de marche ont servi. C'est avec le dos fracassé que j'entre dans l'accueil du bâtiment.

- Bonsoir madame, s'exclame un jeune homme rangeant des serviettes dans un meuble en verre.

Je me racle la gorge pour rendre son salut, sauf qu'une femme avec un tablier autour de la taille et aux cheveux relevé en chignon apparaît dans l'encadrement de l'entrée avant de parler enfin :

- Léonard ! Part en cuisine bon sang ! Le chef t'attend pour le service ! dit-elle d'une voix grave.

Ce dernier tourne sa tête vers moi comme pour alerter ma présence à sa supérieure si je l'ai bien compris. Il part par la suite vers une pièce à ma gauche ce qui en l'occurrence le fait passer devant moi.

Pendant son court passage, je vois ses cheveux blonds lui arrivant à la fin de son cou, couper un peu plus court quand sa longueur approche le haut de sa tête qui elle montre une mâchoire lisse et un nez en trompette.

L'espace d'un instant, je suis déconnectée par sa présence si proche, telle que je ne vois pas la dame s'approcher de moi.

- Vous venez pour une nuit et un repas ? dit-elle cahier et stylo à la main, le visage nonchalant.

J'observe cette même dame, pendant qu'elle tapote son talon de chaussure de plus en plus vide, super professionnalisme.

- Faut vous décider à un moment donné.

- Le tarif est de ? dis-je en attendant sa réponse.

- Vingt-cinq. Vous avez fait votre choix ?

J'acquiesce et cherche, en laissant au passage un souffle d'exaspération, l'argent qui se trouve au fond de mon sac.

Une fois le paiement donné, elle me donne une clé et appelle d'une voix à en faire saigner les oreilles le jeune blond de l'entrée.

- Léonard, accompagne-la jusqu'à sa chambre et repasse au service !

Le jeune homme apparaît et m'invite à le suivre. Vêtu d'une chemise blanche et d'un bas noir, il marche avec une grande assurance.

Le silence persiste jusqu'à ce qu'il s'arrête devant une porte d'un blanc éclatant. Ce dernier me tend une clé située au creux de sa main avant d'ajouter :

- Je m'appelle Léonard, à qui ai-je l'honneur.

Il me lance un regard charmeur, ce qui me crée un léger rictus, le fait-il à toutes les clientes ?

- Vous avez affaire à une Joy, dis-je d'un ton posé ce qui a pour effet de le déconcentrer un instant.

- Bienvenue ici alors Joy. Pour prendre un repas, il faut descendre au rez-de-chaussée et prendre la porte à droite. C'est là que se trouve la restauration. Le service ferme à minuit, dit-il d'un air plus professionnel.

Je le remercie et rentre dans la chambre. À son entrée, deux portes : une pour les sanitaires, l'autre pour la salle d'eau. En s'aventurant un peu plus, je remarque qu'un grand lit est positionné au centre de la pièce et un meuble de rangement qui sert de tête de lit.

Je pose mon sac au sol et tombe contre le matelas, du repos, mes mollets encore souffrants, je décide de prendre une douche chaude pour détendre mes muscles. L'eau coule au long de mes épaules et un soupir de soulagement m'échappe. Un gel douche à ma gauche est positionné et je verse dans ma paume de main un peu de produit pour me l'étaler sur tout le corps, me sentant enfin propre, j'allume l'eau et termine ma douche.

Une fois sortie, j'enroule une grande serviette autour du début de ma poitrine et me rends vers le meuble de rangement pour y trouver une tenue pour la nuit.

Je me rends par la suite à la restauration où je fus accueilli par le blond.

- Comme l'on se retrouve, lance-t-il accompagné d'un large sourire.

Je lui rends sa marque de gentillesse et le suis jusqu'à arriver devant une table pour deux personnes.

Je commande et mange par la suite mon repas. L'horloge tourne et minuit arrive à grands pas.

Pendant que je déguste une part de pâtisserie, Léonard vient à ma table et s'assoit en face de moi.

- C'est une sorte de rituel chez toi de venir voir les nouveaux clients tel un psychopathe ? demande ma voix intérieure alors que je termine mon assiette.

Le serveur devient tout rouge et bafouille des mots incompréhensibles.

- Je... Je ne suis pas un psychopathe ! réplique-t-il avec les joues encore rougeâtres.

Un rire franc s'échappe de mes lèvres et j'observe les épaules du jeune se détendre.

- Je te fais marcher, c'est juste que tu es extrêmement intrusif, j'ai l'impression, tu es salarié ici ?

- Je ne suis que stagiaire, mon but est de trouver une excuse pour partir loin de cet hôtel. J'en ai eu ma dose, souffle-t-il.

Lors de sa confidence, une idée s'est créée dans mon esprit, et mes lèvres bougent toute seule.

- Pourquoi ne viendrais-tu pas avec moi ?

Étonnée par mon idée soudaine, je cache ma bouche de mes mains pendant que le blond me regarde avec interrogation.

- Venir avec toi ? Tu as un objectif au moins ? dit-il la tête penchée d'un côté.

- On ne pourrait pas dire que j'ai un objectif, mais je cherche à me rendre vers le centre-ville et chercher des informations pour savoir où je suis réellement. Tu es partant ?

Le blond sourit et me sert la main avant d'ajouter :

- Je suis partant, Joy.

____

1106 mots

Les chapitres peuvent parfois variés en termes de longueurs, j'espère que ça ne vous dérange pas.

Vos impression ? Vos avis ?

where ? | fanfiction hunterxhunterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant