Chapitre 5

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Stanley :

Ça fait au moins dix bonnes minutes que je suis planté devant cet immense building de 18 étages, je sais qu'il y en a 18, ils l'ont dit à la télé lors des nombreuses fois où ils parlaient de cette famille.

Je ne sais même pas pourquoi on appelle encore ça un cabinet d'avocat alors que leurs activités sont nombreuses. Ils investissent beaucoup dans tout un tas de bâtiments publics comme des hôpitaux, des night clubs, des écoles privées...

Je prends une grande inspiration et entre dans le hall. Le marbre blanc sur le sol, les murs et les piliers de chaque côté de deux ascenseurs dont les portes ont l'air d'être en or me font automatiquement me sentir de trop. Rien à voir avec les immeubles crasseux du Queens. Ici, j'ai l'impression que l'on pourrait même manger par terre.

– Bonjour, Monsieur ? Une voix aiguë me sort de mes pensées, je mets un certain temps à comprendre que la petite blonde derrière ses comptoirs en marbre et au contour en or s'adresse à moi. Elle me dévisage d'une façon que je n'arrive pas à analyser.

– Je peux faire quelque chose pour vous ?

Je me rapproche d'elle et lui explique que je suis stagiaire, elle écarquille les yeux comme stupéfaite.

– Ah oui, Monsieur Cooper m'avait prévenue de votre arrivée, malheureusement la tutrice que nous vous avons attribuée n'est pas encore arrivée et Monsieur Cooper est en déplacement, je vous laisse patienter.

D'un doigt parfaitement manucuré et peint en blanc, elle me désigne des fauteuils en cuir noir un peu plus loin baignés par le soleil que leurs impose les granes baies vitrés. Je m'avance et pose mon cul sur l'un d'entre eux. Heureusement que le mail que j'ai reçu hier stipulait que je devais « impérativement » être à l'heure ce matin, pour que même ma tutrice soit absente. Les Cooper sont réputés pour leur sérieux, leur professionnalisme et leur ponctualité hors normes. Il faut croire que je suis tombée sur la seule Cooper qui fait exception à la règle.

Après vingt minutes d'attente, toujours rien, j'envoie un regard à la blonde, mais cette dernière a le nez plongé dans son ordi dernière génération de chez Apple. Je sors alors mon téléphone et envoie un message à mon père.

– Heureusement qu'ils sont à cheval sur l'autorité ici.

Sa réponse ne tarde pas à arriver.

–Qu'a tu encore fait Stan ?

– Rien étant donné que ma tutrice à presque une heure de retard.

Je reçois une notif' m'indiquant l'arrivée de sa réponse, mais je n'ai pas le temps de la lire, car la secrétaire m'appelle.

– Monsieur Evans, je vous présente Monsieur Cooper, le responsable de la comptabilité.

Face à moi, le fils Cooper me fixe, ses iris noirs me transpercent, il m'inspecte de la tête aux pieds. Je me demande bien ce qu'il cherche comme ça lui.

Je me suis battu avec des mecs pour moins que ça dans mon quartier, si les enjeux n'étaient pas aussi grands, je lui referais le portrait.

– Vous ne portez pas de costume ?

Je regarde mes vêtements, je ne me souviens pas qu'un costume m'était demandé dans ce foutu mail, je porte un jean noir avec un sweat à capuche gris.

C'est le truc le plus classe que j'ai trouvé en m'habillant ce matin. Il est vrai que j'aurais pus me douter qu'en venant ici je devais me mettre un minimum sur mon trente et un mais je dois avouer que je n'en avait pas grand chose à faire en venant ce matin.

My dear internOù les histoires vivent. Découvrez maintenant