Chapitre 28

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Sydney :

Je lui ai dit, j'y suis arrivée.

J'aime Stanley et je pense qu'il m'aime lui aussi, sinon il ne serait pas aussi présent pour moi. Il devrait n'en avoir rien à faire. Ce matin il aurait dû me saluer normalement avant d'attendre à son bureau comme le ferait un stagiaire. Mais il m'a rendu mon baiser.

J'ai commencé à me rendre compte de mes sentiments pour lui le soir ou il est venu chez moi parce que j'étais au plus bas. Puis ça a continué hier quand il est resté près de moi alors que mon monde s'effondrait et qu'encore une fois je me retrouvais seule. Il me regarde mais aucune expression ne traverse son visage à part la surprise.

Je commence à me demander si j'ai bien fait de dire ça. L'alcool qui coule dans mes veines depuis plusieurs heures m'empêche de partir à cause de la honte. Je ne ferais que trébucher rendant ce moment encore plus humiliant.

Je veux savoir ce qu'il pense, je veux qu'il m'avoue que lui aussi m'aime.

Mais plus son silence s'éternise, plus je comprends que j'ai peut être tout inventé, que je me suis fait des idées. Stanley ne peut pas m'aimer juste parce que je veux qu'il m'aime. Après tout le soir dans le nightclub, il savait que j'étais là mais c'est avec une autre qu'il a passé la soirée.

Je repense au fait qu'ils l'ont fait dans les toilettes et au fait qu'il vient de me repousser en refusant que nous le faisons sur mon bureau.

Ce n'est pas parce qu'il me respecte comme il veut me faire croire, il n'est simplement pas intéressé mais n'ose pas me le dire en face.

Il a probablement peur que je ruine son dossier de stage. Ce qui est compréhensible au vu de la manière dont je l'ai traité au départ il m'en crois surement capable. Pourtant une partie de moi espère encore que tout était vrai même si son manque de réaction me fait penser de plus en plus que ce n'était qu'une simple illusion.

–Stanley?

Il esquisse un sourire en coin, je ne sais pas comment l'interpréter.

Se moque t'il de moi?

Évidemment qu'il se moque de moi, comment une conne dans mon genre pourrait être aimée d'un mec comme Stanley?

Sa voix brise enfin le silence:

–Putain Sydney...

Il ne finit pas sa phrase et fonce à nouveau sur mes lèvres, les dévorant. Sa main passe dans mes cheveux et me tire la tête en arrière, ses lèvres descendent dans mon cou puis sur ma poitrine.

Ma respiration se fait haletante à mesure que Stanley dévore ma peau.

Je mets du temps à comprendre ce qu'il se passe quand la porte de mon bureau s'ouvre et que Stanley se sépare de moi d'un mouvement qui aurait pu passer inaperçu. Mais le regard posé sur nous à capter chacun de nos mouvements ne laissant aucune ambiguïté sur ce que nous faisions.

Mon père nous regarde à tour de rôle les yeux écarquillés.

Je replace ma robe correctement sur ma poitrine en partie dénudée et me mets debout à côté de mon stagiaire. Ce dernier s'écarte d'un pas sur le côté afin d'éviter tout contact physique avec moi.

Sans le vouloir son geste me blesse légèrement, mais je ne relève pas, dans un sens je comprends que les enjeux sont plus importants pour lui que pour moi. Je risque une énième réprimande de mon père et lui joue son avenir, son entrée à la fac.

Je peux comprendre l'angoisse qui je pense le gagne en ce moment même.

Je sens le poids du regard de mon père sur nous, sa désapprobation. Étonnement, ça ne me fait rien. Je ne trouve plus aucune légitimité dans sa désapprobation. J'ai seulement peur pour l'avenir de Stanley. Le mien déjà tracé m'importe peu. Mon cerveau tourne désormais à plein régime tentant de trouver une solution pour convaincre l'homme face à moi de ne pas ruiner l'avenir de celui que j'aime. Je pourrais le menacer de parler de notre non lien de parenté aux médias. Mais en ai-je vraiment envie?

My dear internOù les histoires vivent. Découvrez maintenant