Sydney :
J'angoisse, j'ai une énorme boule au ventre tandis que je m'avance dans le hall du lycée, je parcours du regard l'environnement en espérant y croiser Bradley. Cependant, aucune trace de lui dans les alentours. La sonnerie retentit dans l'espace et je suis contrainte de me diriger vers ce qui sera mon premier cours de la journée.
Je regarde mes emplois du temps et me rends compte que j'ai cours de sport. Je commence vraiment à me demander si sécher les cours ne serait pas une meilleure option, mais je me résigne à me diriger vers le vestiaire.
En arrivant devant la porte du vestiaire, j'entends leurs rires et je me fige, la boule de stresse dans mon estomac ne fait que grossir au point ou j'ai envie de vomir. Je cours jusqu'aux toilettes et m'enferme dans une cabine, bien évidement rien ne sort, je m'assois par terre le temps de calmer ma respiration désormais saccadé et de trouver une solution pour éviter cette torture qu'est de me retrouver dans la même pièce qu'elles.
Je ne comprends pas comment c'est possible que je sois capable d'aller dans des prisons pour voir des criminels dans le but de prendre leur défense sans jamais ressentir une seule angoisse, mais que je suis terrifiée par un groupe de lycéennes.
Je ne comprends pas comment je peux tenir tête à des juges et des procureurs ou même à des avocats dans un tribunal, mais que je n'arrive pas à le faire face à mon père, mon frère ou mon grand-père.
Pourquoi est-ce que ma confiance en moi se pointe uniquement quand les enjeux sont énormes, mais pas quand il s'agit de donner mon propre avis concernant ma vie actuelle ou même mon avenir ?
Je me passe une main dans les cheveux, essayant désespérément de faire taire ses pensées intrusives et d'empêcher les larmes qui menacent de couler d'arriver à leur but.
Je me mords la lèvre pour empêcher d'échapper un sanglot, mais c'est peine perdue, je craque et pleure ici, assise par terre dans les toilettes du lycée. Je me sens pathétique, mon père me trouverait minable et serais surement déçu que je sois là et pas dehors à essayer de régler le problème, mon grand-père me hurlerait sûrement que je fais honte à ma famille.
Un nouveau sanglot s'échappe de mes lèvres à ce constat, je fais vraiment tout de travers, pourquoi est-ce que je ne suis pas normal ? Pourquoi est-ce que j'échoue là où Ketelyne et Jenny ont réussi ?
Je suis prise d'une forte migraine et ma vue se trouble.
Je crois que j'ai chopé un virus, de premiers symptômes sont apparus hier mais je les ai ignorés. Ma migraine est désormais plus forte qu'elle ne l'était la veille et je regrette d'avoir autant bus pour la faire passer.
Je suis sortie de mes réflexions par les vibrations de mon téléphone, j'ai plusieurs messages qui s'affichent sur mon écran, bien que ma vue soit brouillée par mes larmes et ma fièvre naissante, je décrypte le nom de Bradley, du revers de la main, j'essuie mes larmes pour réussir à lire :
De Bradley :
– Hey Syd, où es-tu ?
– J'ai vu Julian te déposer tout à l'heure.
– Syd, je sais que t'es au bahut, où es-tu ??????
Je lève les yeux au ciel, évidemment qu'il se demande où je suis puisqu'on a cours en même temps, pas avec le même prof, mais au même endroit. Je dois avouer que sa façon d'insister m'énerve un peu. Parfois quand je parle à Bradley j'ai l'impression de parler à mon grand-père ou à mon père et je déteste cette sensation.
En parlant de mon père, j'ai également des messages de lui que j'ouvre :
De papa :
– Il faut que l'on parle, toi et moi, jeune fille !
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My dear intern
RomanceMariée de force à mon meilleur ami, condamnée à travailler pour la dynastie de ma famille... c'étais mon quotidien depuis des années. Je m'appelle Sydney et j'ai 16ans, la dernière folie de mon père a été de me coller un stagiaire, bien que cela me...