Chapitre 13

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Sydney :

J'ouvre les yeux, il fait encore nuit. je suis allongé sur le ventre, il y a quelque chose de chaud sous moi. Je relève la tête et tombe sur le regard de Stanley. Ses mains chaudes sur mon dos me troublent autant qu'elles m'apaisent.

J'ai mal à la tête, mais la présence de mon stagiaire semble me faire oublier ça aussi. J'attends qu'il me parle, mais il reste à me regarder silencieusement.

– T'es resté ?

Ma question est stupide, évidement qu'il est resté puisqu'il est là, mais pourquoi ?

Pourquoi il n'a pas profité de mon sommeil pour s'en aller? pourquoi il me garde dans ses bras ?

Sûrement par pitié.

Il voulait juste s'assurer que je ne ferais pas de conneries, si j'avais été sobre, jamais, il ne serait resté. Il est sensé me detester autant que je me deteste. Il aurait du me crizr dessus quand je l'ai appeler au milieux de la nuit au lieux de continuer la mienne de mon côté. Notre proximité bien trop intime est prohibée. Même si nous avons probablement le même âge, il est mon stagiaire envoyé par mon grand-père pour me garder à l'œil. Même si je n'ai aucune preuve de ça, je connais Victor et son obsession pour le pouvoir. Je n'aurais jamais dû montrer cette partie de moi à cet inconnu qui est dans ma vie depuis une semaine. Pourtant je n'arrive pas à ressentir de la haine contre lui. Peu m'importe pourquoi il est venu ce soir, je m'avance vers lui et l'embrasse sur la joue avant de perdre tout mon courage.

Je sens son cœur battre la chamade sous sa poitrine. Nous ne parlons pas, notre silence est lourd de non-dits. Mon impulsivité me donne envie d'aller plus loin ce soir avec lui mais j'en fait abstraction sachant qu'il en sait déjà trop sur la personnalité que je tente de cacher depuis toujours. Alors que je suis persuadée de son indifférence, je ne tarde pas à le sentir durcir contre ma cuisse. Je comprend qu'il ne cherche pas à me donner d'illusions car il tente de le cacher en se reculant bien qu'il soit déjà collé à la tête de lit. Je commence à douter du rôle de Victor dans l'arrivée de Stanley mais je dois rester sur mes gardes avec lui. Ne souhaitant pas le voir s'éloigner de moi, je glisse sur son corps afin d'écraser le mien contre lui.

Il ne me repousse pas, il se contente de me caresser le dos avant de me souffler à l'oreille :

– Oui, je suis resté. En réponse à ma question que je trouve d'avantage stupide.

Je relève la tête vers lui et nous nous sourions pendant de longues secondes. Il continue à durcir contre moi, une lueur d'inquiétude traverse ses iris sombres à l'idée que je comprenne ce qu'il se passe, je le rassure en me lovant encore plus contre lui.

– Merci Ce simple mot n'est qu'un murmure, mais ça paraît lui suffire, car il me répond par un doux baiser sur la tête, ce qui fait contracter mon bas ventre. j'arrête de réfléchir quand il me serre contre lui et je m'endors.

J'arrive dans la salle à manger, toute ma famille est là comme chaque matin depuis des années. Ce matin en me réveillant Stanley était parti. J'ai d'abord pensé que j'avais seulement rêvé de notre nuit, mais son odeur sur mes draps m'a rappelé que ce n'était pas le cas.

Je suis étrangement de bonne humeur ce matin et mon grand-père arrivé récemment le remarque.

Il est arrivé hier matin pour discuter affaires avec mon père mais je ne le croise que maintenant même si j'aurais préféré qu'il soit déjà parti à mon réveil.

– Bien dormit Madeline ? Me demande-t-il de sa voix caverneuse qui en fait trembler plus d'un.

Je grimace face au nom qu'il emploie, mais je ne dis rien, s'il y en a bien un qu'il ne faut pas énerver c'est Victor.

– Ouais super. Dis-je plus amèrement que je ne le voudrais.

Ma mère claque son mug contre la table me faisant sursauter.

– Madeline, ne soit pas désagréable.

Évidemment, je la regarde d'un air faussement désolé et ses yeux me jettent des éclaires puis Carter prend la parole :

– Sydney, tu ne portais pas cela hier soir, si ?

Victor lance un regard noir à mon frère à l'évocation de mon prénom, mais Carter ne s'en formalise pas, bien trop occupé à observer mon vêtement que j'ai revêtu au milieu de la nuit.

Je jette un coup d'œil à ma chemise de nuit bleu ciel dont les extrémités sont marquées de broderies en dentelle blanche.

j'en portais une autre hier soir, mais je l'ai sali et il était hors de question que je débarque devant ma famille avec des vêtements tachés de vin.

– Non, en effet, mais celle d'hier soir ne me convenait pas pour la nuit alors, je l'ai changée.

Je mens sans aucun scrupule face à ce frère qui ne me voit que comme une collègue la plupart du temps, mais il semble s'en contenter, car il hoche la tête et replonge dans son café.

Mon père me regarde, pose son mug et croise les doigts devant lui, ce qui n'annonce rien de bon puisqu'il prend cette position quand il s'apprête à parler sérieusement.

Victor se lève de sa chaise, adresse un bref salut à la table et s'en va, nous entendons la porte d'entrée claquée, signe de son état de colère.

Quand j'ai décidé de changer de nom pour me renommer avec mon deuxième prénom, mes parents ont eu beaucoup de mal à l'accepter, mais Victor lui, il ne l'a jamais accepté et il se met en colère à chaque fois que l'on m'appelle Sydney, d'où son départ précipité.

– Madeline, il faut que je te parle de ce qui s'est dit avec ton stagiaire dans mon bureau hier.

Je vois du coin de l'œil Kételyne manquer de s'étouffer avec son thé au lait, et je suis soudainement contente que Victor ne soit plus dans les parages. Je concentre à nouveau mon regard sur mon père en essayant de paraître le plus sereine possible.

Est-ce qu'il m'a balancé, a-t-il dit à mon père, comment je le traite?

Une boule de stress se forme dans mon ventre et j'ai du mal à respirer, mais je ne laisse rien paraître sur mon visage et continue à regarder mon père.

– Il s'avère que tu arrives tous les jours en retard Madeline et qu'en plus de ça tu ne lui ai confier aucune tâche, et ne nie pas, tu n'as signé aucun papier stipulant qu'il a fait telle ou telle tâche, de plus, il te défend en disant que tu lui as appris des choses, mais j'ai vite constaté que ce n'était pas vrai, donc tu incites les autres à mentir à ta place maintenant ? c'est comme ça que se comporte ma fille ?

Je baisse les yeux, Stanley n'a rien dit a mon père, il a même pris ma défense, je sens une douce chaleur se répandre dans ma poitrine, je garde les yeux baissés pour ne rien laisser paraître et écoute mon père me dire que j'ai intérêt d'arriver à l'heure à l'avenir. J'ignore pourquoi Stanley ne s'est pas contenté de dire la vérité à mon père. J'ignore pourquoi il est venue dès que je lui ai demandé mais ce que je n'ignore pas, c'est qu'a partir d'aujourd'hui et ce jusqu'à la fin de son stage je serais à l'heure.

Évidemment que je vais arriver à l'heure parce qu'aujourd'hui, je ne veux plus rater un seul moment avec lui.

My dear internOù les histoires vivent. Découvrez maintenant