Chapitre 19

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Sydney:

Je me défais lentement des bras de Morphée. Le soleil d'été traverse les rideaux de ma chambre et vient me caresser le visage.

Les dernières vapeurs d'alcool circulent encore dans mon sang, ma tête tourne légèrement alors que je la repose sur les oreillers.

Après un temps qui me parait interminable, les vertiges se stoppent et je me lève afin de me diriger vers ma salle de bain. Le miroir qui surplombe le lavabo me renvoie le visage typique d'un lendemain de soirée. Des poches bleues se sont formées sous mes yeux, mon teint est devenu si blafard que l'on me croirait maquiller pour un film.

Je ne me souviens pas de toute la soirée d'hier, il me manque certains morceaux. J' ignore même comment je suis rentrée. Ce qui est certain c'est qu'Olan n'est pas resté. Il est probablement reparti après m'avoir ramené, histoire de ne pas croiser mon père.

Olan et lui ne se parlent plus depuis presque quatre ans. Tout ce que je sais est ce que j'ai vu lorsqu'ils se sont disputés, entraînant le départ précipité de mon frère du manoir familiale.

4 ans plus tôt:

–Je vois pas en quoi c'est si grave putain.

–Olan!

Nous sommes en train de dîner dans la salle a manger, mon père et Olan se disputent encore.

Ça arrive régulièrement en ce moment.

Ma sœur dit qu'ils ne peuvent plus se voir en peinture, moi je trouve qu'ils feraient mieux de simplement discuter au lieu de se hurler dessus tout le temps.

Les gens qui veulent se faire entendre utilisent constamment la violence verbale et les cris pourtant, le calme permet de mieux se comprendre.

Par exemple, dans un tribunal, personne ne crie, tout le monde est calme et parle quand c'est son tour alors pourquoi les gens en général ne font pas comme ça?

Je baisse les yeux vers mon assiette et me concentre sur son contenu sans vraiment le voir. Malgré ma tentative de m'enfermer dans mon coin, je les entends encore. C'est insupportable.

Mes larmes coulent à ce souvenir qui me fait plus mal que je ne l'aurais cru à ce moment-là .C'est ce soir-là que mon frère est parti, il m'a abandonné ici.

Je sors de ma chambre et emprunte l'escalier le plus proche. Celui-là mène à la cuisine.

Avant les quelques marches qui me séparent du rez-de-chaussée, je me stoppe. La voix de mon père résonne dans la pièce.

–Ce n'était pas le marché convenu au départ!

–Je sais mais ses mecs voulaient plus tu voulais que je fasse quoi hein? Cette fois-ci je manque une respiration, c'est la voix d'Olan qui vient de lui répondre. C'est la première fois en quatre ans qu'ils s'adressent la parole ou même le fait qu'ils soient dans la même pièce sans se taper dessus est étonnant.

–Que tu réfléchisse davantage ça aurait été trop te demander Olan?! J'entends comme le bruit d'une chaise qui glisse sur le sol, raclant sur son passage le carrelage de la cuisine.

–C'est toujours pareil avec toi, tu ne cherche même pas a savoir ou est le problème que tu geulle déjà.

Un nouveau bruit résonne tel un coup donné contre le bois de la table.

–Ne change pas de sujet, tu as mis Fiona en danger!

Fiona? Mon père n'est pas au courant pour l'échange ?

My dear internOù les histoires vivent. Découvrez maintenant