Sydney :
Je veux Stanley, rien ne m'importe plus que sa présence. Je ne sais pas où il est depuis que Carter lui a demandé de rentrer chez lui.
Je ne sais pas depuis combien de temps, je suis là, mais je suis toujours allongée sur le sol de mon bureau, fixant le plafond aux moulures immaculées blanches. Le calme règne autour de nous. Il fait froid mais je meurs de chaud. Mon frère est assis à mes côtés, il voudrait me consoler, mais il ne fait rien, je lui ai interdit de me toucher.
Je n'ai plus la force de pleurer ou même de bouger.
Je ne sais pas à quel moment je me suis calmée exactement, mais je me sens vide. Complètement vide.
La douleur dans ma poitrine ne s'atténue pas, je me demande si elle disparaîtra un jour.
C'est comme si je ne savais plus qui je suis exactement. En regardant Carter, je me rends compte que je n'ai jamais rien eu en commun avec lui, que ce soit physiquement et mentalement rien n'est similaire. À part le bleu particuliers de nos yeux qui sont les mêmes que tout le monde portant notre nom. Mais combien de personnes sur cette terre ont les yeux bleus? Nous ne sommes pas des exceptions. Mes parents biologiques doivent avoir le gène qui m'a permis d'entrer plus facilement dans les mains de Pénélope et Georges Cooper. Je regarde cet inconnu que j'ai durant toute ma vie appelé "mon frère". Je sais qu'il voudrait me parler, il a quelque chose à me dire. Je le sens, mais je n'arrive pas à lui demander. Je ne pense pas être capable de supporter quoi que ce soit à l'heure actuelle. Mes pensées se tournent vers mon stagiaire, je me demande où il est, peut être rentré chez lui, après tout, il ne me doit rien. Je ne suis rien pour lui. Il n'a pas hésité une seule seconde à partir quand Carter le lui a demandé. Probablement était-il soulagé de ne plus avoir à supporter mes larmes minables et mon état lamentable dont il n'est pas responsable. Une larme solitaire coule le long de ma tempe droite, mes yeux me brûlent.
J'ai l'impression d'être en train de perdre la vue, à moins que je sois simplement à bout de force. L'énergie a désormais complètement déserté. J'ai envie de tout casser autour de moi, du moins ce que je n'ai pas encore cassé il y a de cela une heure, mais je n'en ai pas la force.
J'ai tout juste la force de lutter contre le sommeil, mais pour combien de temps ?
– Elle est actuellement en état de choc, mais il est encore trop tôt pour déterminer le temps que ça durera. Je reconnais cette voix, c'est celle de notre médecin de famille.
Le sol est moins rigide sous moi tandis que j'émerge lentement. Je ne peux pas bouger, mon cerveau est entièrement anesthésié.
– On sait à quoi c'est dû ? L'intonation utilisée par ma mère est glaciale, elle sonne comme un reproche, le médecin semble désolé.
– Je ne sais pas Madame Cooper, tout ce que je peux vous dire c'est que votre fille a besoin de repos.
"Votre fille", il ne sait pas ? impossible, il était présent lors de ma naissance.
Je ne comprends plus rien, Georges n'est pas mon père ça ne fait aucun doute, mais Pénélope est-elle ma mère ?
– On peut faire quelque chose ? La voix de Georges semble plus inquiète lorsqu'il s'adresse au médecin.
J'arrive à entrouvrir les yeux et m'aperçois que je suis dans ma chambre chez mes "parents".
– Bonjour Sydney.
Le médecin me regarde l'air préoccupé, une main se pose sur mon visage et je distingue mon père. Il semble avoir pris plusieurs années en quelques heures comme s'il était rongé par la culpabilité ou l'inquiétude.
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My dear intern
RomanceMariée de force à mon meilleur ami, condamnée à travailler pour la dynastie de ma famille... c'étais mon quotidien depuis des années. Je m'appelle Sydney et j'ai 16ans, la dernière folie de mon père a été de me coller un stagiaire, bien que cela me...