Stanley:
Des papiers, des papiers et ah, ha ba non encore des papiers. Il faut le dire, c'est beaucoup moins drôle quand la folle n'est pas là, j'aime beaucoup Kételyne mais trier de la paperasse ça devient vraiment usant.
– Stanley, tu as fini avec les factures ?
Kételyne me regarde assise sur son canapé en cuir blanc, nous sommes dans son bureau, contrairement à celui de la folle, il est grand, lumineux et il faut le dire, un peut trop bien ranger.
C'est le genre d'endroit où l'on pourrait manger par terre sans problème.
Je ne peux m'empêcher de comparer les deux sœurs, la différence est flagrante comme si elles n'avaient pas été élevées ensemble.
Kételine est soigneuse, douce et bienveillante et Sydney, c'est Sydney autant dire le parfait opposé.
– Eh oui, je pense.
Je lui tends le classeur qui était posé sur mes genoux depuis une heure, le truc est tellement lourd que je ne sens plus mes jambes.
Elle le saisit, tourne rapidement les pages et lève à nouveau les yeux vers moi en fronçant les sourcils.
Bah quoi ?
– Stanley, pourquoi as-tu mélangé les clients de Carter et ceux de Madeline ?
Putain, c'est qui Madeline ?
– Non, j'ai classé les clients en fonction de leurs dates de procès.
Elle ouvre de grands yeux et relit une nouvelle fois, puis éclate de rire.
Elle est possédée ?
Plus aucun doute, elle est bien en famille avec Sydney, deux allumés.
– Stanley, il fallait classer les clients en fonction des gens sur leur dossier, pas en fonction de leurs dates de procès, car ces dernières sont susceptibles de changer, alors que Carter et Madeline porteront toujours leur nom. Elle marque une pause. Enfin en principe. Ajoute t'elle plus pour elle que pour moi.
Je ne trouve pas ce qu'il y a de marrant dans tout ça. Je ne finis par en conclure que Madeline est sûrement l'une de leurs tantes ou cousine, ce genre de conneries.
J'ai vu leur arbre généalogique une fois sur internet, les branches allaient dans tous les sens n'en donnat plus aucun alors que je dézoumais la page les noms s'accumulaient devenant illisibles. Je ne sais pas comment ils s'y retrouvent, mais tous les couples de cette famille ont chacun beaucoup d'enfants, ce qui est vraiment étrange pour des gens qui n'ont pas le temps de les élevés.
– Tu as l'air d'être ailleurs Stanley.
Je lève les yeux vers elle, elle a désormais son ordinateur portable sur ses genoux et tape je ne sais quoi.
– Je me disais juste que trier des papiers ne serait probablement pas mon premier choix d'emploi. Dis-je en souriant, elle me sourit à son tour, mais le sien n'est clairement pas sincère. À travers son expression faciale j'ai l'impression qu'elle s'excuse. Puis, elle me répond :
– Moi non plus.
Ce coup-ci c'est moi qui fronce les sourcils.
Pourquoi elle travaille à ce poste si ce n'est pas ce qu'elle veut? Mes pensées se tournent vers la folle, est-ce que travailler dans un cabinet d'avocat à seulement 16 ans était sont choix ?
Avant que je puisse m'interroger davantage, Keteline se met à sourire sincèrement et finit par me dire :
– Bon on finit ça ?
Je lui souris à mon tour et acquiesce légèrement déconcerté par l'étrange échange que je viens d'avoir avec elle.
Ma journée touche à sa fin, je prends un bus pour aller à la première station de métro qui me ramène chez moi, Ketelyne a fini par abandonner l'idée de me faire classer des trucs et m'a laissée rentrer chez moi plus tôt.
La différence entre mon lieu de stage et l'appart de mes parents dans le queens est flagrante. Je me demande comment aurait été ma vie si j'étais né dans une famille comme les Cooper.
Peut être que j'aurais été comme Carter , ou peut être comme Kételine.
Mais ça je ne le saurais jamais et heureusement, je n'aurais pas voulu de cette vie, aucune liberté, aucun choix et que des obligations.
Mes pensées se tournent vers Sydney, peut être que si elle et moi avions grandi dans le même environnement nous aurions pu être amis.
Quoi qu'il en soit je ne le saurais jamais, encore un peu plus de trois semaines et je n'aurais plus à la revoir. Bien que ça ne fasse que quelques jours que je suis là-bas, je sais que je ne suis pas à ma place. J'aurais de loin préférer être dans un petit cabinet indépendant. à part ranger des dossiers et trier des papiers je n'ai rien fait d'educatif chez les Cooper et je suis frustré de constater que je ne peut pas aller à la fac comme ça. Je suis en train de prendre un retard considérable sur ce que je devrais déjà savoir ce qui ne fait qu'augmenter ma mauvaise humeur.
Sydney :
Je vais décéder très prochainement, je pense, notre nouveau professeur de droit et d'un ennui surhumain.
Si mourir d'ennui était possible, je pense qu'il y aurait longtemps que je ne serais plus de ce monde.
Je déteste étudier le droit, je déteste l'exercer et je déteste passer mes week-ends dans des tribunaux à défendre des abrutis qui ont trop d'argent pour se sentir vulnérable, et je déteste Stanley avec son air arrogant et ses yeux si noir. Pourquoi a-t-il les yeux si sombres alors qu'il est blond? C'est complètement ridicule et ça me déconcentre de mon travail.
Ou alors c'est quelque chose qui t'attire chez lui.
Je fronce les sourcils et me fait interrompre dans mes pensés par le prof
– Mademoiselle Collins, pouvons-nous avoir votre avis sur le sujet ?
Il me regarde depuis son bureau, je ne peux m'empêcher de le reprendre :
– Mon nom est Cooper, monsieur, pas Collins. Le fait qu'il n'ai pas dit "madame" prouve encore une fois que mon mariage n'est pris au sérieux que dans mon monde. Il a fait l'effort de m'appeler Collins car il a peur des représailles comme tous mes autres professeurs. Il me regarde d'un air sévère et je me souviens que je me suis faite virée de biologie pour ce genre de confrontation. Le regard de mon père me revient en mémoire ce qui me convainc de me taire cependant, il n'en à pas fini avec moi.
– C'est vous ou votre nom que j'interroge Mademoiselle Cooper?
Il prend le temps de bien prononcer mon nom afin de me faire passer le message, j'entends Lorina et ses acolytes rire de moi dans mon dos. Je feins de les ignorer et regarde le prof, avec un peu de chance si je ne réponds pas, il va interroger quelqu'un d'autre.
– Vous avez perdu l'usage de la parole, mademoiselle Cooper ?
Je m'empresse de répondre un faible "non" à peine audible, ce qui provoque un éclat de rire de la part de Lorina. Alors que le prof la reprend en lui demandant de se taire, je soupire en pensant naïvement qu'il va lâcher l'affaire avec moi.
– Savez-vous au moins de quoi nous parlons ? Je me fige en constatant qu'il est à nouveau tourné vers moi et déglutit ne sachant pas quel est le sujet du cours. Trouve quelque chose à répondre, il ne te lâchera pas.
– Non, pas vraiment, monsieur.
Je m'avoue vaincue et baisse la tête sur ma table, il se contente d'un "c'est bien ce que je pensais" et fini par interroger une fille au premier rang.
Je sens Lorina se pencher vers moi par dessus sa table pour venir me chuchoter à l'oreille
– Alors Madeline Sydney Collins, au tribunal, on a une grande gueule, mais quand papa n'est pas là, on ne sait plus parler ?
Je tente de l'ignorer et de retenir les larmes qui menacent de couler à tout moment, plus de cinq petites minutes et je suis libre, Julian viendra me chercher et je rentrerai chez moi. Juste cinq minutes.
VOUS LISEZ
My dear intern
RomanceMariée de force à mon meilleur ami, condamnée à travailler pour la dynastie de ma famille... c'étais mon quotidien depuis des années. Je m'appelle Sydney et j'ai 16ans, la dernière folie de mon père a été de me coller un stagiaire, bien que cela me...