Chapitre 20

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Stanley :

14h, Sydney n'a toujours pas pointée le bout de son nez, je suis arrivé à l'heure et elle. Elle n'est pas venue du tout.

Je suis dans le hall qui sert à attendre pour entrer dans le bureau de M. Cooper.

Ça me fait penser au fois où je suis convoqué dans le bureau de mon père au lycée.

Je me rends compte que Sydney vit la même situation à chaque fois que son père demande à la voir. Mais, elle ne le prend probablement pas aussi bien que moi. S'ils ne portaient pas le même nom, j'aurais probablement un doute sur leur lien de parenté. En dehors de leur évidente ressemblance physique, il est clair que leurs seules interactions sont purement professionnelles.

– M. Evans.

Cooper sort de son bureau et me fait signe de le suivre à l'intérieur. Je me lève et passe la porte à sa suite avant de tomber sur... Le gars de la boîte de nuit. Le mec en question porte un costume noir avec une chemise de la même couleur ouverte de quelques boutons laissant deviner l'imposante musculature de son torse.

Ses cheveux noirs en bataille et légèrement bouclés lui retombent sur le front et ses yeux bleus percent cet épais rideau.

– Monsieur Evans, je vous présente Olan Cooper, mon fils.

Je plisse les yeux. Son fils ? Ce qui signifie que ce mec connait Sydney et qu'il m'a vu avec elle.

Une sueur froide descend le long de ma colonne vertébrale et je fais un effort surhumain pour ne pas trembler quand je serre la main qu'il me tend.

– Enchanté monsieur Evans, on m'a dit beaucoup de bien de vous. Il me lance un sourire que je devine faux et moi, j'aimerais être invisible.

Par "on" est-ce qu'il parle de Sydney ?

Les menaces de cette dernière me reviennent en tête et je me sens de moins en moins bien. "Je te déteste, tu n'es rien pour moi et je vais me faire un plaisir de réduire ton avenir et tes espérances pour Harvard en miettes."

Elle a mis ses menaces à exécution. Son frère est probablement là pour dire des trucs à M. Cooper au sujet de vendredi soir.

Ma mère va me tuer. Dans ce moment où les murs semblent se refermer sur moi, ma seule pensée est pour elle. Je revois ses yeux pleins d'étoiles lorsque je lui ai annoncé que je deviendrais avocat. Elle et mon père ont toujours tout fait pour que mon avenir soit meilleur que le leur. Ils ont mis beaucoup d'argent de côté dans l'espoir que je veuille faire de longues études évitant le chemin boueux qu'a pris mon frère en vendant de la drogue. Si Olan parle, je serais virée d'ici. Aucune fac de droits ne voudra d'un étudiant qui est dans le collimateur de la famille Cooper.

– Asseyez-vous, je vous prie.

M. Cooper fait un signe de la main en direction des fauteuils face à lui, moi et Olan, nous nous y installons dans un silence pesant.

Je me fais déjà mille scénarios dans ma tête. J'essaie de trouver des excuses et de choisir la meilleure façon de dire que j'ai repoussé Sydney et qu'il ne s'est jamais rien passé entre elle et moi, mais son père me coupe dans mes réflexions en m'adressant directement la parole.

– Bien Stanley, comme tu l'as remarqué, Sydney est absente aujourd'hui et ce sera le cas toute la semaine qui suit. Je fronce légèrement les sourcils, Sydney ne m'a pas parlé de son absence.

– Pourquoi ? J'ose demander.

– Cela ne vous concerne pas. Vous aurez Olan comme tuteur cette semaine, il occupera le poste de Sydney, c'est lui qui la remplace.

My dear internOù les histoires vivent. Découvrez maintenant