My dear intern

Chapitre 14

Stanley :

J'arrive dans le bureau de Sydney, à ma grande surprise, elle est déjà là, sur le moment, je me dis que je suis en retard, je regarde mon tel et non, il est 8 h 30.

Je m'avance jusqu'à mon bureau et lui lance un bonjour.

– Bonjour Stanley.Me répond-t-elle avec un sourire qui me fait douter de l'utilité de ma décision de cette nuit. Je ne regrette pas de l'avoir rejointe hier, mais ça ne doit pas se reproduire.

Je me plonge dans le dossier qui est sur mon bureau et fronce les sourcils. C'est quoi ça ?

Je relève les yeux vers Sydney, elle a une main sur son menton et je la surprends à me fixer, quand elle s'en rend compte, elle détourne les yeux.

Je prends le dossier dans mes mains constatant sa lourdeur. Je regarde Sydney qui s'approche de moi d'une démarche qui ne laisse aucune ambiguïté quant à ce qu'il se passe dans sa tête. Elle est en train de s'attacher et c'est exactement ce que je regrettais en partant de chez elle ce matin.

– On va au tribunal ce matin.

Elle me jette à nouveau un sourire et je ne peux m'empêcher de l'imiter.

Comment je résiste moi si elle me sourit?

Il le faut, hier était une erreur, j'y ai réfléchi sur le chemin du retour chez mes parents, les enjeux sont trop énormes. Si la famille de Sydney l'apprend, je peux dire adieu à la fac d'Harvard, à ma note positive de stage et à revoir Sydney.

Je lis le dossier qu'elle a mis sur mon bureau, il parle de l'affaire que nous allons suivre dans moins d'une heure au tribunal, l'avocat en charge de cette affaire est le père de Sydney.

Au bout d'un temps interminable, je relève les yeux, car ils me font mal à force de lire, mon regard se pose sur Sydney qui est penchée au-dessus de moi.

– Stanley ? Sa voix mielleuse me ramène à quelques heures en arrière lorsqu'elle était collée à moi sous ses draps de soie.

Je hausse un sourcil en attente de la suite.

– Je tenais à te remercier pour hier soir, ça m'a vraiment fait plaisir que tu prennes autant...

– Ne t'emballe pas, ça ne se reproduira pas ok ?

Je la coupe avant qu'elle ne finisse sa phrase, elle me fixe dans l'incompréhension, aucune expression ne traverse son visage, mais ses yeux sont brillants de larmes qui ne demandent qu'à couler.

Je sais pertinemment que ça va la blesser, mais, plus vite, ce sera fait, plus vite, elle s'en remettra. On a passé qu'une nuit ensemble, elle passera vite à autre chose. Comme toutes les autres.

Je laisse dans un coin de ma tête le fait qu'elle soit mariée en plus de ça, je ne connais pas le gars, mais je suis sûr que ce genre de truc ne lui plairait pas de toute façon. Je refuse de mettre ma future carrière et mes futures années d'étude parce qu'elle est en manque d'affection.

Elle se redresse et me jette désormais un regard noir, si elle pouvait me tuer sur place, je suis sûr que ce serait déjà fait. Elle ne pense plus que je blague, elle me maudit.

Tant mieux, c'est comme ça que ça doit se passer.

– C'est quoi ton putain de problème Stanley ?

Je prends une grande inspiration avant de me lancer conscient que si je dit le moindre mot de travers et je dis adieu à ce stage.

– La vie n'est pas un conte de fée, Sydney, hier soir, était une erreur.