My dear intern

Chapitre 27

Stanley :

– T'es déjà rentré ?

Mon père me fait face dans notre petit salon. Il porte encore son costume de directeur, car il vient de rentrer du lycée. Ça m'a toujours fait rire de dire que mon père rentre du lycée. Je me souviens que quand j'étais petit, j'avais hâte de rentrer au lycée pour être avec lui toute la journée, mais maintenant.

Je me rends compte que ce n'est pas si drôle que ça, mais je dois bien avouer qu'il y a pleins d'avantages à être le fils du directeur.

– Ouaip, les Cooper avaient... Un problème de famille, je n'avais pas ma place.

Comment je suis censé expliquer ça moi?

N'importe quel journaliste tuerait pour obtenir les informations que j'ai. J'imagine déjà les gros titres dans le journal "Sydney Cooper, la fille cachée de Pénélope Cooper", "Scandale, Sydney Cooper n'est en réalité qu'un personnage", "La fille des Cooper n'est pas ce qu'elle prétend être"...

Il y en a tellement qui me viennent à l'esprit.

Il faudra que je fasse gaffe à ce que je dis devant ma sœur. Elle est étudiante en journalisme, nous ne la voyons pas souvent, mais elle est obsédée par tout ce qui touche à la famille Cooper.

Je ne lui ferai pas ce plaisir, Sydney doit encaisser cette nouvelle toute seule, les journalistes et le monde en général n'ont rien à savoir de tout ça.

Même moi, je ne devrais pas savoir.

– J'espère juste que ça ne va pas impacter ton stage.

– Pourquoi ça impacterait mon stage?

– Eh bien, ce n'est pas la première fois qu'ils te demandent de rentrer chez toi pour leurs raisons personnelles.

C'est vrai.

– Non, je ne pense pas qu'ils vont en tenir compte.

– Ils n'ont pas intérêts.

Je pouffe de rire face à son air faussement sévère qu'il a adopté il y a quelques années pour faire peur à ses élèves. Ses sourcils froncés et son regard noir n'a jamais fonctioné sur moi. Mon père à toujours été le parent cool malgré le laxisme et la compréhension de ma mère. Je ne me souviens pas m'être déjà fait crier dessus ou avoir eu peur que ce soit le cas comme mes camarades lorsqu'ils reçoivent une heure de colle. Les rares que j'ai eu m'ont été donné par mon père en personne je ne pouvais pas avoir peur de sa réaction.

Le lendemain, je me pointe sur mon lieu de stage, d'après la secrétaire, il n'y aurait aucun changement d'emploi du temps par rapport aux événements d'hier. La manière dont elle m'en a parlé me laisse croire qu'elle ne sait rien de cette histoire. Elle fait comme tout le monde en fermant les yeux sur le malheur de Sydney. Je suis surpris de trouver cette dernière assise à son bureau. Je referme la porte derrière moi et me dirige vers elle.

Elle lève les yeux vers moi et je distingue qu'ils sont vitreux, comme vidés de toute émotion, pourtant, c'est bien un sourire qui fend son visage quand elle pose son regard au fond du mien.

– Stanley.

Elle se lève de sa chaise et pose ses mains sur son bureau avant de grimper dessus pour se rapprocher de moi.

Mais, qu'est-ce qu'elle fout là ?

Son visage se rapproche du mien.

Elle se met à genoux sur le meuble et pose ses paumes de chaque côté de mon visage avant de capturer mes lèvres des siennes.