Supplications

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Mme Weasley a convoqué Ominis ce matin. Il m'as par ailleurs demandé de l'accompagner, ce que j'ai fait.

Nous pénétrons dans le bureau de Weasley et trouvons un chat noir aux poils mi-long assis gracieusement sur le bureau.

-  Ou est madame Weasley ??

Tout à coup, le chat saute du bureau et se change en notre professeure.

-  Je suis là !

-  Oh, vous êtes une animagus, nous n'étions pas au courant, pardon.

-  Ne vous excusez pas monsieur Gaunt, il n'y a pas de mal. Bon, venons-en aux faits. Elle reste ?

-  Oui madame

-  Bien, tout d'abord, asseyez vous jeunes gens. *hrmhrm* Vous êtes sûrement au courant que votre camarade monsieur Pallow doit recevoir une sanction pour son acte lors de votre duel. Cependant, monsieur Black et moi même avons pris la décision de vous laisser plaider sa cause, si vous le souhaitez, étant donné que vous êtes le principal concerné. J'ai par ailleurs malencontreusement appris votre exploit d'avoir guéri votre camarade, Mlle Y/n.

J'entrouvre la bouche afin de répliquer mais elle continue :

-  Ne gaspiller pas votre salive pour inventer une excuse, je suis au courant mais personne d'autre ne le sera, du moins pas grâce à moi, mon commentaire n'était en aucun cas une reproche. Monsieur Gaunt, désirez vous alléger la sanction de monsieur Pallow ? Il risque actuellement l'exclusion définitive.

-  Non mada..

Je pose furtivement ma main sur la sienne, sous le bureau, en appuyant un peu, espérant qu'il saisisse le message que je voulais lui transmettre. Il n'est pas Legilimens, enfin je crois, il ne m'en a jamais parlé, alors il faut se débrouiller autrement.

-  Je veux dire, oui, madame, il a commis un acte grave, mais je m'en suis sorti, l'exclusion définitive ne me parait pas la bonne solution, de plus, je sais qu'il est instable mentalement, il n'a simplement pas réfléchi et a agi sur le coup de la colère.

-  Sage décision, monsieur. J'en ferai part a notre directeur. Quelles punitions recommanderiez vous ?

Il tourne sa tête vers moi, et je comprends qu'il veut que je donne moi même ma réponse. J'hésite un instant puis prend la parole.

-  Le priver de bal et l'exclure momentanément me semblent être une bonne idée, sans oublier quelques retenues.

-  Bien, superbe, à présent, vous pouvez disposer.

Alors qu'Ominis a déjà passé le pas de la porte en bois en direction de la cour, je m'arrête, me retourne lentement et souffle un « merci madame », avant de partir rejoindre mon ami.

- Hey Ominis attends moi ! Tu marche super vite ! Je suis pas aussi sportive que ça moi, ça m'essouffle !

- Mets toi au sport alors, tu pourras peut-être réussir à aller aussi vite que moi pour éviter de me marcher derrière comme un petit chiot en laisse ! Me lâche-t-il, amusé.

J'arrive enfin à son niveau.

- Merci Ominis, merci de ne pas l'avoir exclu, je sais que vous n'êtes plus amis, et que tu l'as sûrement fait « pour moi » car je te l'ai demandé, mais tu es un ami en or, il ne te méritait pas, Ominis.

Visiblement touché par mes propos, il me souri, et, instinctivement, je lui prends le bras pour rentrer chez les Serpentard.

- Tu sais, j'arrive à marcher, mais merci, c'est ça me fait plaisir

- C'est surtout pour ne plus te perdre dans les couloirs, tu file comme une comète quand tu es dans la foule !

Je suis une grosse menteuse, ce n'est absolument pas la raison pour laquelle mon bras est accroché au sien, mais bon...

- C'est toi qui traîne pas moi qui file ! T'es une sacrée Y/n !

Je rougis légèrement, sans raison particulière.

Nous déambulions dans les couloirs depuis un moment quand j'aperçois Sebastian, je décide d'aller lui faire part de notre discussion avec Mme Weasley.

- Vas-y Ominis, je reviens ! Je crie avant de courir dans la direction du brun.

- Sebastian !!

Il se tourne subitement et en me voyant, son regard s'assombrit.

- Qu'est ce que tu veux ?

- Eh calme toi, je veux juste te parler

- Et bien moi je n'en ai pas envie, vois-tu ? Maintenant, si tu veux bien m'excuser, je dois aller préparer mes affaires.

- Justement, à propos... tu n'as plus à partir définitivement, Sebastian.

- Je te demande pardon ?

- Le professeur Weasley s'est entretenue avec Ominis, et il en est sorti que tes sanctions ont été allégées.

- Tsss, en quoi Gaunt est il impliqué ?

- C'est lui qui a demandé à changer tes punitions, Sebastian, alors, sois indulgent.

- Pourquoi a-t-il fait ça ? Hein ? A quoi il joue au juste ?!

- Calme toi Sebastian ! Je peux savoir pourquoi tu le déteste autant ??

- Parce que..ça ne te regarde toujours pas.

- Si, ça me regarde, c'est mon ami ! Tu n'as donc aucun ami ?!

- Et si j'avais voulu être ton ami ?! Hein ? Et si tu ne me détestait pas ?!

Il part en courant, bousculant certains élèves au passage. Je ne me rendait pas compte qu'il pensait ça. Ma bonne humeur vient de partir en fumée. Pourquoi tout le monde est si énigmatique ici, pourquoi ne suis-je pas une simple élève, ayant commencé sa scolarité en 1ere, comme tout le monde, et n'ayant pas de soi disant « pouvoirs » ? Pourquoi fallait-il que tout se complique de jour en jour ? Il venait de me crier dessus, me reprochant de le haïr. Je déteste ça. Et pourtant... je lui ai craché au visage avec autant de haine que lui en dégageait. Je suis horrible. Mes yeux se font de plus en plus vitreux au fur et à mesure que je m'enfonce dans mon esprit et ma conscience, revivant des moment passés, qui m'ont brisée. Une montagne de « pourquoi ? » venait de se créer dans ma tête, une montagne sur laquelle tout Legilimens se serait automatiquement heurté, tant elle est immense. Une montagne dont le sommet viens blesser tout sentiment positif en moi. Je me sens faible à présent, vous savez, quand ma jumelle est morte, je ne m'en suis jamais vraiment remise, depuis, je me déteste a chaque fois que je crie sur quelqu'un sans réfléchir. Ce que je venais de faire à ma soeur avant notre accident...

Je suis entrain de faire une crise. Je suis sujette à la spasmophilie depuis mes 5ans et je n'arrive pas à la contrôler. Je suis au milieu d'un large couloir, encombré d'élèves, et pourtant, j'ai l'impression que personne n'est là, mais je les entends, les gens. Je me redresse péniblement et commence à marcher en titubant en direction d'une pièce isolée. Sans succès. Plus j'avance, plus le couloir s'approfondit, et s'assombrit, il a l'air de ne pas avoir de fin. Je me sens oppressée, le bruit augmente, je vais m'évanouir bientôt, je le sens.

(La spasmophilie c'est les crises d'angoisse ! ;)

𝐁𝐥𝐢𝐧𝐝 𝐥𝐨𝐯𝐞                     ᵒᵐⁱⁿⁱˢ ᵍᵃᵘⁿᵗ ˣ ᶠᵉᵐᵃˡᵉ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant