Le dilemme

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Je me lève et cours en titubant à travers les élèves bourrés pour rattraper mon ami, parti précipitamment après avoir enduré la scène de mon baiser avec Sebastian.

- Ominis, attends !

Il ne réponds pas, un détail encore sur le blond; il sait faire la sourde oreille à la perfection, quand quelque chose va a l'encontre de ses standards.

- Ominis je t'en prie arrête toi ! Continuais-je a crier, à puissance modérée, afin de ne pas attirer les préfets qui rodent ailleurs dans l'école.

Il finit par se retourner, d'un mouvement cassé et sévère.

- Que veut-tu ? Ne crois tu pas en avoir assez fait ?!

- Mais Sebastian est simplement un ami, et c'était pour le jeu !! Je sais que tu le déteste, mais là, aucun de nous n'est fautif !

- Mais ne prends-tu pas en considération toutes ces filles incapables de voir à travers quelqu'un d'autre que lui a présent ?!

- Je ne suis pas comme ça Ominis, je te le promets ! Dis-je entre mes larmes et mes reniflements.

- Comment te croire ? Tu avais l'air d'aimer avant, d'après les autres ! Tu avais l'air de ne pas vouloir t'en détacher !

- Ce n'est pas ça ! Je...Merlin....j'ai la tête qui tourne....

POV Ominis

Là, à peine une demi seconde après que ces mots aient été prononcés, j'entends l'écho de sa baguette qui tombe au sol, suivi d'un son plus fort, plus lourd. Merde, elle vient de s'évanouir, juste devant moi, et personne d'autre que moi n'est là maintenant, a moins de prévenir les arrogants préfets et de gagner un jour de rangement dans la salle de Sharp. Je m'avance vers elle, la panique me submergeant lentement, puis me laisse aller, prenant appui sur mes genoux, je pose une main sur son front et, mon dieu elle est brûlante, un plat tout droit sorti du four. Que faire, elle doit se reposer, mais je doute au vu du claquement des chaussures sur ce parterre qu'il soit très agréable. Il faut l'emmener quelque part, mais la ramener sur un des canapés au beau milieu de la fête, sans façon, ni pour elle ni pour moi, rencontrer encore un de mes amis embrasser cette ordure de Pallow n'est pas vraiment un de mes souhaits. Je dois la ramener ailleurs, dans un lit, mais si je l'emmène à l'infirmerie, il faudra bien justifier à Blainey ou nous étions, ça serait dénoncer cette fête, et honnêtement, je ne suis pas pour le poing de Garreth dans la figure. En y repensant, je ne pouvais même pas la ramener dans son dortoir, car les garçons ont l'interdiction formelle de se pointer la bas, surtout quand la fille a qui appartient la chambre est inconsciente.... Alors ou ?! Non... pas dans... je ne peux pas la ramener dans ma chambre, je veux dire, c'est trop bizarre ! Et vous savez à quels points les malentendus sont fréquents et les rumeurs circulent vite. Voyant qu'elle ne se réveille pas, et que certes son front est chaud, mais ses doigts sont d'une froideur digne de cinq stalactites, je me résous à faire passer sa santé avant ma réputation, une fois de plus.

Et puis merde !

Je passe un de mes bras sous son dos, et le deuxième sous ses genoux afin de pouvoir la porter facilement, je donne une impulsion, et à mon grand étonnement, elle est plus légère que ce à quoi je m'attendait, pour cause, le fait que je n'aie jamais porté une fille dans mes bras. Je presse le pas, ma baguette coincée entre mes dents, n'ayant pas de main libre, espérant ne pas croiser le pire des huit surveillants : Clayton, Préfet en chef de la maison Serdaigle. Arrogant et vile, je ne savais pas le choipeau si naïf a envoyer une telle personne à Serdaigle, mais bon, c'est fait c'est fait !

Au bout de quelques minutes et quelques retenues évitées de justesse, j'arrive devant la porte de ma chambre, appuie sur la poignée avec mon coude pour l'ouvrir, puis pénètre dans mon dortoir, uniquement le mien...Grâce à mes relations et à la demande de Sebastian, j'avais prié Black de l'envoyer dans le dortoir de quelqu'un d'autre cette année, me laissant seul moi et mes démons dans l'immense chambre, disposant tout de même de deux lits, l'un n'ayant jamais servi depuis les 5 mois passés ici. Je me dirige donc vers ce dernier, l'odeur des draps propres envahissant mes narines. Après quelques secondes, un détail qui m'avait échappé me reviens, en sentant entre mes doigts le tissus fin et doux de sa robe. Elle va avoir froid, habillée comme sa, j'avais pu me rendre compte que ses épaules étaient à découvert tout a l'heure quand je suis allé la chercher. Je la dépose avec délicatesse sur les draps du lit inoccupé, passant une main dans ses cheveux puis sur sa joue. Elle a l'air si belle, éclatante. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour la dessiner de mes yeux ne serait-ce que l'espace d'un instant... Après m'être assuré qu'elle était confortablement installée, je me dirige vers un placard, puis saisit de l'intérieur un pull en laine, un des miens, pour le lui passer. Ne m'insultez pas, c'est ça ou une nuit glaciale pour elle.

-  Repose toi Y/n, pour ton bien, et si tu as besoin de quelque chose, je suis là. Chuchotai-je malgré le fait que son inconscient ne puisse pas m'entendre.

Puis je me dirige vers mon lit, et m'assois sur le bord, sans prendre la peine de défaire les draps ou de me changer. Je n'ai pas l'intention de dormir cette nuit. Pas tant que la santé de mon amie est en danger, enfin rien de sert de se voiler la face, c'est surtout parce qu'il y a une fille dans ma chambre....

𝐁𝐥𝐢𝐧𝐝 𝐥𝐨𝐯𝐞                     ᵒᵐⁱⁿⁱˢ ᵍᵃᵘⁿᵗ ˣ ᶠᵉᵐᵃˡᵉ ʳᵉᵃᵈᵉʳOù les histoires vivent. Découvrez maintenant