Drôle de moyen de décompresser, me dis-je. Tout innocent, je passe outre cette révélation. Mais je comprends à son regard insistant que cette phrase avait un but, elle n'a pas été prononcée au hasard. Pourquoi me dire ça ? Qu'entend-elle par là ?
Nous étions désormais à trois cocktails chacun et l'alcool nous montait à la tête... En fait, l'alcool me montait à la tête. Ces cocktails descendus à vitesse grand V n'ont pas l'air d'avoir tant d'effet que ça sur Louisa. En tout cas, c'est ce qu'elle laisse transparaître.
N'étant déjà pas celui le plus adroit avec les mots en état de sobriété, je ne sais quoi lui rétorquer. Mais le petit jeu de regard qui s'est installé entre nous ne prend pas fin, je ne baisserai pas les yeux. C'est elle qui craque la première et réengage la conversation en portant ses yeux ailleurs :- Vous voudriez que je vous montre ce que j'entends par là ? J'ai vraiment très envie d'évacuer la pression avec vous.
Je ne comprends toujours pas ce qu'elle sous-entend alors autant se lancer, qu'est ce qui pourrait bien se passer de si terrible ?
- Mais je vous en prie, montrez-moi.
Elle se lève et se dirige vers la sortie en tournant la tête vers moi comme pour m'inviter à la suivre.
- Mais où allez-vous Louisa ?
- Il y a beaucoup trop de monde ici, vous habitez loin ?
- Non... enfin pas vraiment. Mais on peut rester en terrasse, non ? Elle est quasiment déserte.
- Regardez comment je suis vêtue, je pourrais attraper froid...
Elle me regarde avec un air de chien battu. C'est vrai qu'avec les jambes à l'air de ce temps glacial, elle pourrait tomber malade. Par ailleurs, j'ai fait le grand ménage, ça tombe bien.
- Suivez-moi...
Sur la route, nous ne parlons pas énormément. Nous échangeons simplement quelques phrases quant au cinéma puisque nous n'avions pas fini notre conversation sur ce sujet. Elle me raconte tout l'engouement qu'elle a pour les films érotiques, comme le très célèbre 50 nuances de Grey, qu'elle a lu, puis regardé. Je ne l'ai pas vu, mais de ce qu'elle me résume, ça raconte l'histoire d'un homme puissant qui fait d'une femme sa soumise. Quelle drôle d'idée. Et pour ça, encore faudrait-il attirer les femmes. Mais bon, chacun aime ce qu'il aime.
Arrivés devant l'immeuble, j'ouvre l'entrée en tournant ma clef dans la serrure d'une gigantesque porte en vieux bois de chêne. L'entrée désormais passée, il y a un hall bien fleuri qui donne sur une cour intérieure avec un tout petit étang ainsi qu'une fontaine. Même si nous sommes en plein Paris, on pourrait croire être à Rome, qui regorge de multipropriétés de ce type. Voilà bien 3 ans qui j'y vis donc je vois ce lieu toute l'année. Mais Louisa, elle, a l'air émerveillée devant ce spectacle.
Nous nous dirigeons vers la partie gauche et montons dans un ascenseur. Une grand-mère entre avec nous avant que les portes ne se ferment. Elle est bossue, toute ridée, et prend tout l'espace avec son charriot de course. Son air aigri typiquement parisien ne donne pas franchement envie de lui faire remarquer. Louisa et moi nous regardons et sourions bêtement devant ce sketch. La vieille dame sort de l'ascenseur au 3ème étage, il nous en reste encore 5 puisque j'habite au dernier.
Les portes s'ouvrent enfin et nous pouvons sortir de notre cage. Au huitième, seulement deux portes : la mienne et celle de Luc, mon ami d'enfance. Au milieu du couloir qui les sépare se trouve une échelle posée aléatoirement. Louisa semble intriguée par sa présence.- Qu'est-ce ?
- Vous voyez cette trappe ? La questionne-t-elle en pointant du doigt le plafond qui nous surplombe.
- Je la vois, oui, dit-elle en levant la tête.
- Elle donne sur les toits, ce qui nous permet d'observer de fabuleux couchers de soleil pendant les beaux jours.
Elle reste muette mais son air ébahi démontre qu'elle n'est pas farouchement opposée à la pratique du parkour sur les toits parisiens.
Dans la suite naturelle des choses, je la fais entrer dans mon appartement. J'ai l'impression d'entrer dans un nouveau lieu. D'habitude, quand je pénètre dans mon lieu de vie, je ne décèle aucune odeur particulière tellement j'y suis habitué. Mais cette fois mon ménage a fait ses preuves et on peut discerner une odeur de... quelle est cette odeur ? Oui ! c'est celle de la propreté.
Elle défait son trench afin de le ranger dans le vestibule. Ainsi dévêtue, sa robe me reflète de nouveau les fabuleuses formes de son corps. Il ne faut pas que je cède à la tentation, elle pourrait me prendre en pleine flagrance. Je me dirige alors vers la cuisine.
- Vous voulez à boire Louisa ?
- Non merci, ça ira. Par contre, cela vous dérange-t-il si j'ôte mes escarpins ? Mes pieds me lancent.
- Mettez-vous à l'aise !
Heureusement pour elle que j'ai lavé mon sol tout poussiéreux dans la journée. Je me sers un grand verre d'eau, pour couper avec tout l'alcool que j'ai ingurgité, l'engloutis et retourne dans la pièce centrale, que l'on peut qualifier de mi-salle à manger, mi-salon.
À ma grande surprise, Louisa n'est plus dans la pièce, pas moyen de la voir.- Louisa ?
- Oui, je suis là, répond-elle d'une voix très posée.
Sa voix ne venait absolument pas d'une autre pièce, ni de derrière. Elle venait d'en bas. Mon regard se baisse pour capter la provenance du son. Elle était bien là, devant moi. Sa voix ne provenait pas d'en bas pour rien, elle est agenouillée au sol. Ses escarpins sont soigneusement posés à côté de la table. Sa robe est hâtivement pliée sur une des chaises. Ses jambes sont nues, tout comme la quasi totalité de son corps. Les seuls vêtements toujours en sa possession sont ce qui s'apparente à un string, très fin ainsi qu'un soutien-gorge qui donne du relief à sa poitrine, que je n'imaginais d'ailleurs pas si prépondérante.
Après avoir admiré la beauté qui se cachait sous sa robe et qui m'était enfin dévoilée, une question naturelle se pose : pourquoi ?
Je cherche... je cherche... je cherche encore.
Elle aime être recadrée dans sa vie privée... Elle m'a avoué avoir envie d'évacuer la pression avec moi, a voulu venir chez moi... Sur la route elle m'a parlé de ses films érotiques avec toutes ces histoires de soumission... Et maintenant, la voilà à genoux, devant moi...
Aucun doute... elle veut être ma soumise, c'est certain. Cependant, je n'avais jamais envisagé une telle chose. Il y a encore quelques dizaines de minutes, je n'en connaissais rien. Je n'ai donc pas pu lui mettre de barrières quand elle le sous-entendait. Voilà la raison pour laquelle elle a pu penser que j'étais pour.
Je vais devoir la côtoyer de nombreux mois le temps de la procédure. Si je jette un froid entre nous dès maintenant, ces mois seront invivables. Je n'ai pas le choix, je vais la dominer. D'ailleurs, je veux la dominer.Mais comment ? Je n'ai jamais pensé à une telle chose, encore moins fait.
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Mienne
General FictionLouis est en apparence un avocat novice, à la vie monotone et inintéressante. D'abord au service des avocats plus expérimentés, un dossier très important va lui être confié. Sa première cliente, Louisa, va bouleverser sa façon de vivre en lui faisa...