Katherine Pancol, dans Les yeux jaunes des crocodiles disait qu'on est toujours maladroit avec les gens qu'on aime. Cela faisait bien longtemps que l'on ne m'avait pas surpris, pas désiré, pas voulu. Cette femme, Louisa, m'a tout donné en l'espace de deux jours. Bien sûr, je ne l'aime pas, amoureusement parlant... pas encore, c'est trop tôt. Mais j'aime sa façon d'être naturelle avec moi. J'admire la faculté qu'elle a de pouvoir se mettre à nu sans appréhender le jugement qu'on peut lui porter. Le courage qu'elle possède surpasse largement le mien. C'est ça que j'aime, c'est cette situation que j'apprécie. Mais justement, la maladresse peut rapidement s'inviter dans ces cas là, il ne faut pas s'emporter. Il faut absolument que j'évite de trop en faire, de l'étouffer, la dégoûter. Mais il ne faut pas que je sois trop mou, elle pourrait y percevoir un manque d'envie, de volonté, ou pire encore, un manque de confiance en moi.
Un problème de taille s'érige contre moi. Je ne sais pas dominer, je n'ai jamais dominé, je n'ai jamais vu quelqu'un dominer. Qu'est-ce que la domination si ce n'est un rapport de force entre deux personnes, l'une soumise, et l'autre dominante. Je l'ai bien compris. Toujours est-il que ça doit être bien plus simple pour la personne soumise : elle n'a seulement qu'à écouter ce que lui dit la personne dominante. Je comprends alors tout le sens d'évacuation de la pression dont Louisa parlait, elle n'a rien à penser, elle, en tant que soumise.
Mais cette mise à genoux est une véritable demande. Elle a pris ses responsabilités et me demande d'être son dominant. Oui, je serai son dominant. Mais comment l'être ? Que faire ? Qu'aime-t-elle ? Mon expérience sexuelle se limite à deux ou trois histoires vanilles d'un soir. Ne serait-ce pas une trop grande marche à franchir d'un seul coup ?
Je vais le faire. Oui ! Je vais le faire ! Je m'imagine toutes sortes de choses. Mais dans mon imaginaire, je ne peux pas prévoir comment elle va réagir, si elle va apprécier. Bien sûr, comme toujours, les illusions consolatrices sont forcément plus agréables que la dure réalité.J'ai vraiment envie de la dominer. Mais est-ce un réel désir ? Je ne suis pas certain d'avoir eu de telles tentations si elle ne s'était pas agenouillée devant moi. Mais finalement, la volonté libre existe-t-elle réellement ? Il faut que je me lance. Après tout, oser c'est prendre le risque de réussir.
Je m'approche d'elle, un pas après l'autre. Lentement... sûrement. À chaque enjambée, la talonnette de ma chaussure claque sur le parquet. Je prends soin de bien appuyer sur le talon afin que le bruit soit amplifié, histoire de rendre l'atmosphère un poil plus pesante. Devant elle, pas question de s'arrêter. C'est trop simple... trop classique. Je prolonge mon stratagème en faisant le tour d'elle. Je l'observe comme si elle était ma proie, et moi son prédateur.
Je remarque qu'elle est bizarrement positionnée. Certes, ses genoux sont au sol, mais plutôt sur le côté. Autrement dit, une partie de son corps repose sur ses fesses collées au parquet. Ses orteils sont assortis à ses doigts, vernis de rouge. Je découvre son dos dénudé qui dévoile un magnifique tatouage le long de la colonne vertébrale. Ce sont de drôles d'écritures, que je ne peux déchiffrer, mais le rendu est splendide.
Je termine mon tour d'observation et m'arrête cette fois-ci devant elle, en claquant des talons. J'inspire longuement puis expire tranquillement pour me relaxer. Ne pas faire d'erreur : c'est ce que je dois garder en tête.
- Tu trouves que cette position est convenable ?
C'est la première fois que je la tutoie. Je ne lui ai pas demandé son autorisation, mais j'espère qu'elle comprendra. Si je l'avais vouvoyé, comment marquer cette rupture d'égalité entre nous ?
- Non... Monsieur, répond-elle d'une voix calme et confiante.
Je suis persuadé qu'elle savait pertinemment ce qu'elle faisait. Elle rectifie sa position. Désormais, seuls ses genoux et la pointe de ses pieds touchent le sol. Elle repose ses fesses sur ses talons tandis qu'elle fait le choix de disposer ses bras le long de son corps. Cette position ne me satisfait toujours pas.
- Tes mains, sur tes genoux.
Elle s'exécute en silence et baisse timidement les yeux. Son comportement contraste totalement avec la femme joviale et extravertie qu'elle est en public.
La paume de ma main vient se glisser sous son menton et relève son visage.
- Regarde-moi, je lui ordonne.
La lumière lointaine du vestibule me permet de voir qu'elle m'obéit. Ses yeux étaient luisants, humides et sa pupille n'avait jamais été aussi prédominante sur son iris.
- Que veux-tu ? Dis-le.
- Je désire être votre, Maître.
Cette phrase... ces mots... cette formulation... ça me fait frissonner. Bien évidemment, en tant qu'avocat, c'est habituel pour moi de recevoir ce titre de « Maître » de la bouche d'autrui. Mais là... de sa part, dans ces circonstances, l'effet est tout autre. Je ressens le sang qui afflue dans mon sexe et le fait légèrement gonfler. Ça y est, j'en suis persuadé, j'en ai la preuve naturelle et physique, je prends du plaisir. J'aime ça !
Par contre, même si je ne suis pas calé en BDSM, je me rappelle bien sûr en bon juriste que le consentement est primordial. C'est un peu gênant dans une telle disposition puisque je dois rester dans mon rôle de dominant, garder cette atmosphère, mais je ne peux la toucher sans savoir si elle le veut bien. Dominant veut-il dire cru ? Veut-il dire direct ? Peu importe, je suis dominant à ma manière : Maître Louis.
Lui demander si je peux la toucher serait, en soit, un aveu de faiblesse. Alors à la manière d'un politicien, il est nécessaire de retourner la chose.
- Tu veux que je te touche ?
Elle hoche la tête de bas en haut en se mordillant la lèvre inférieure.
- Demande-le.
Elle détourne le regard et débute sa phrase : « pou... ». Mais je la coupe instantanément.
- Quand tu me parles, tu me regardes. Compris ?
- C'est bien compris Maître... » elle se mordille les lèvres et reprend : « pouvez-vous me toucher, s'il vous plaît ?
Son regard est le même que celui qu'elle m'avait donné pour m'attendrir afin que l'on aille chez moi.
Cependant, cette fois je ne vais pas lui offrir instantanément ce qu'elle me demande. J'imagine que ce n'est pas comme ça que je vais paraître strict et puissant à ses yeux.
Je réitère un déplacement circulaire autour d'elle jusqu'à me retrouver dans son dos. J'enfonce doucement la pointe de ma chaussure dans sa fesse. Mon but n'est pas de lui faire mal mais de lui faire changer de position.
Elle n'a pas l'air de le comprendre directement, mais au bout de quelques secondes, ses mains se posent au sol et elle se retrouve à quatre pattes. Malgré la satisfaction que je devrais en tirer, je ne suis pas comblé par ce qu'elle dégage, elle fait totalement le dos rond.
- Cambre-toi.
Elle s'incline et creuse le dos, comme ordonné. Dans le même temps, ses fesses remontent. C'était bien là mon but.
- Écarte les jambes.
Elle éloigne ses genoux l'un de l'autre. Son cul est maintenant bien plus élégant. Il est gainé, toujours tellement beau, tellement bien formé. Ma main s'en approche et le caresse. La seconde d'après, elle le presse, le malaxe. La fermeté que laissait deviner sa robe moulante n'était pas un simple simulacre, je peux sentir sous mes doigts un fessier très musclé.
Je continue quelques instants. Mon sexe ne fait que grandir et grossir tandis que Louisa commence à se tortiller. J'ai envie d'autre chose. J'ai envie... qu'elle me fasse du bien.
Je retire ma main de ses douces fesses et me hâte d'aller m'affaler dans le canapé. J'ai tellement envie de lui prononcer moult cajoleries, mais je réserve ça pour plus tard.
Puisqu'elle ne m'a pas suivi, je l'appelle et lui ordonne de venir se nicher entre mes deux jambes. Elle débute son chemin jusqu'à moi et je me délecte véritablement de cette vue.
À chaque « pas », je peux me gargariser du spectacle. Sa poitrine penche de la gauche vers la droite, les muscles de ses cuisses ressortent au rythme de leur soulèvement, ses fesses surplombent son dos.
Une trentaine de secondes après son départ, elle se tient devant moi, arrêtée, à quatre pattes, son visage à quelques centimètres de mon sexe. Elle me regarde, les yeux toujours aussi luisants, toujours en se mordillant la lèvre, en y ajoutant quelques passages de langue. Cette fois-ci, son langage corporel ne trompe pas. Je sais ce qu'elle veut, et elle va l'avoir.

VOUS LISEZ
Mienne
General FictionLouis est en apparence un avocat novice, à la vie monotone et inintéressante. D'abord au service des avocats plus expérimentés, un dossier très important va lui être confié. Sa première cliente, Louisa, va bouleverser sa façon de vivre en lui faisa...