Chapitre 25

700 13 8
                                    

Après avoir totalement repris mes esprits, mon premier réflexe est de remercier Charlotte. Sans elle, je ne sais même pas si je serais encore en vie à cette heure-ci.

Puis mon attention se porte naturellement sur mon agresseur. Qui est-il ? Impossible à savoir, il gît sur le ventre. L'unique chose que l'on peut constater est qu'il porte une tenue entièrement noire et une cagoule.

J'ôte alors sa cagoule et découvre une chose horrible.

- Charlotte ?

Quelques secondes passent, et elle ne répond pas.

- Charlotte ?!

- Euh... Pardon, oui ?

- Comment tu l'as fait me lâcher ?

- Je l'ai assommé avec la hache.

C'est bien ce que je pensais. Heureusement, elle n'a pas frappé du côté tranchant. Mais malheureusement, l'homme saigne quand même abondamment, à l'arrière du crâne.

Luc se met à ma hauteur et commence à le secouer.

- Oh ?! Eh oh ?! Heeeep ?!

L'homme ne réagit pas. Luc le tourne alors, sur le dos. Ses yeux sont ouverts, tout comme sa bouche, et ses bras sont étendus au sol. Il paraît totalement inerte.

Presque instinctivement, Océane, toujours si émotive, altruiste et généreuse, se rue sur l'homme, puis exerce les premiers contrôles. Elle positionne son visage à quelques centimètres de la bouche de l'homme et regarde en direction de son ventre, pour percevoir tout signe de respiration.

Au bout de quelques secondes de suspense qui paraissent une éternité, elle se relève soudainement et nous regarde avec effroi.

- Il ne respire plus.

- Alors qu'est-ce qu'on attend ? Il faut masser, déclare Luc.

Il s'y colle alors, avant que chacun ne prenne le relais au bout des trente pressions exercées par chacun de nous. Je dirais que nous avons abandonné au bout de quatre roulements, soit 16 fois 30 pressions.

Plus aucun doute désormais : mon agresseur est mort.

La panique prend le dessus sur le groupe. Luc est pris d'hystérie, alors que les deux filles pleurent de folie. Je les ramène alors à la raison, puisse-t-elle toujours exister :

- OOOOOH !

Ils me regardent tous trois.

- Maintenant, vous allez vous calmer.

Puis je m'avance vers Charlotte et la prends dans mes bras.

- C'est tout, arrête de pleurer. Ce n'est pas de ta faute. On va tous t'aider et tu n'entendras plus jamais parler de ça. Mais pour ça, il faut que vous vous calmiez et que vous m'obéissiez.

Je charge les filles, encore choquées, d'une tâche relativement simple : ranger toutes les tentes et remballer tout ce qu'il y a sur le camp. J'ordonne à Luc de veiller sur elles en faisant le guet, puisque le deuxième homme peut être n'importe où. De mon côté, je commence à intensifier le brasier du feu de camp.

Une fois celui-ci assez puissant, je me dirige vers le corps sans vie du mystérieux homme. Je prends bien soin de vérifier que personne ne m'observe, puis le déshabille, avant de poser ses vêtements dans un sac poubelle. L'important, c'est de ne laisser aucune trace.

Mais que vois-je ? Sous sa veste noire, l'homme était vêtu d'un costume. Jusqu'ici, rien de choquant. Nonobstant, sur celui-ci se trouve une broche en forme de rose bleue. Cet homme faisait partie de l'Armée de la Rose Bleue. C'est un des gangs les plus virulents du nord de la Corse. Même s'ils ont des activités bien plus sombres que celle de mon père, sa petite organisation constitue pour eux, une réelle concurrence. Des menaces ont déjà été proférées envers ma famille, mais je ne pensais pas pouvoir être pisté aussi facilement.

Alors que je pensais brûler cet homme et en effacer toute trace, je vais finalement en aviser mon paternel. Des hommes de son organisation se chargeront de s'en débarrasser ou d'envoyer un avertissement aux hommes de l'Armée.

MienneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant