Chapitre 26 : J'aurai dû...

161 14 0
                                    

Rory

Deux semaines.

Plus rien n'est comme avant.

Elle est bel et bien partie. Loin.

Le pire dans tout cela c'est que je le mérite. Son silence. Son absence. Tout est mérité. Je m'en veux à un point inimaginable. Je n'ai pas osé rester dans notre appartement. Lorsque Kiara m'a tout expliqué, je n'ai pas arrêté de pleurer toutes les larmes de mon corps. J'ai pris la décision d'appeler moi-même Lucy. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai entendu "le numéro que vous avez composé n'est pas attribué". Elle a tout supprimé. Tout ce qu'il me reste d'elle sont des photos, la lettre et la bague. Le lendemain de mon retour, j'ai rassemblé mes affaires et je suis partie chez mes parents. Je suis arrivée en pleurs dans les bras de ma mère qui ne comprenait rien à ce qu'il se passait. Mon père, lui, qui savait tout, m'a aussi pris dans ses bras mais il n'a eu aucune réaction. Cela a intrigué ma mère et j'ai tout raconté. Absolument tout. Il s'avère que mes parents savaient que Lucy était malade mais pas depuis longtemps. Ruby leur a annoncé il y a peu de temps. Lucy ne voulait pas que je sois au courant alors elle a demandé à Ruby de le dévoiler à mon retour. Ma mère a paru très déçue, à juste titre, lorsque je lui ai dit que je trompais Lucy avec ma secrétaire, depuis un moment. Mais tout a pris fin il y a quelque temps et elle m'a simplement dit que tout le monde faisait des erreurs et qu'elle n'aurait jamais pensé ça de moi. Qu'elle idiote je fais. Je n'aurais jamais dû aller voir ailleurs. Je n'aurais jamais dû être aussi acharnée de travail au point d'oublier ma femme. Je n'aurais pas dû l'humilier de la sorte avant mon départ pour New-York. Si je pouvais, je reviendrais en arrière sans hésitation. Mais ce n'est pas possible. Après cette discussion avec mes parents, je me suis enfermée dans ma chambre. Tous les murs étaient tapissés de souvenirs en lien avec Lucy. Photos, dessins, poèmes, tout me faisait penser à elle. Je n'ai pas arrêté de pleurer. Depuis, je reste dans mon lit toute la journée. Je ne sors que pour aller aux toilettes. Je n'ai plus d'appétit. Je n'ai plus d'envie. Je n'ai plus rien du tout. Je suis encore sous les couvertures lorsque ma mère rentre dans ma chambre.

Ma grenouille ?

Maman je n'ai pas faim, laisse-moi tranquille !

Sur une autre jeune fille ! Cela fait deux semaines que tu hibernes dans ton lit alors tu vas lever tes fesses et tu viens m'aider au jardin !

Non !

Tout de suite ! Et pas de discussion possible !

Elle claque la porte en partant et je n'ai toujours pas bougé. Mais je prends sur moi car je sais qu'il ne faut pas trop titiller ma mère. Je m'habille donc et je sors pour l'aider. Mon père est aussi dans le jardin et me sourit. Je pleure encore devant eux.

Ma grenouille...

Maman... Mais qu'est-ce que j'ai fait ?

Elle me prend dans ses bras et je continue de verser mes larmes.

Rory je t'avais prévenu, déclare mon père.

Tu crois que je ne le sais pas papa !

Je te l'avais dit Rory et tu n'as pas voulu m'écouter. Mon rôle n'est pas de te couvrir mais de te faire prendre conscience des choses.

Merci ça me touche... ironisais-je.

Bon vous deux ça suffit ! Nous sommes tous peinés et il faut que l'on se serre les coudes. Lucy n'aurait pas aimé nous voir comme ça...

Lucy ne veut plus de moi maman... Je ne suis plus rien pour elle... Et c'est bien fait pour ma gueule !

Ton vocabulaire !

COME BACK TO MEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant