Depuis son retour précipité d'Irak, S. Warner n'est plus que l'ombre de lui-même. Son passé trouble lui confère différents traumatismes, et son futur inexistant ne l'aide pas vraiment non plus.
Après presque quelques années passées dans les forces...
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M.W.
- Tu m'écoutes ?
La voix nasillarde de Suzy, me questionne inlassablement tandis que je scrute une énième fois la salle du bar. À la recherche de quoi ?
Aucune idée...
Mis à part, le vieux Bob, qui risque de s'endormir et de se noyer le nez dans sa chope de bière, il n'y a d'ailleurs pas grand-chose à surveiller.
Ça va faire quatre jours qu'un pressentiment m'oppresse la poitrine en permanence et je déteste ça. J'ai cette foutue sensation qu'un truc va se passer prochainement et je suis incapable de prédire quoi, ni quand.
Je termine d'essuyer les derniers verres, tout peine sortis du lave-vaisselle, tandis que la clochette au-dessus de la porte tinte lorsque Beau et toute sa bande entrent dans le Ruby's.
Suzy, en pleine contemplation de la jolie brochette de mâle qui s'avance vers nous, s'arrête enfin de jacasser pour le plus grand bien de mes oreilles.
J'adore ma collègue, mais j'aime aussi le silence de temps en temps. Pourtant, je suis quelqu'un d'extrêmement patiente avec autrui, néanmoins la blondinette de trois ans mon aînée, à la fâcheuse manie de débiter non-stop.
Comme toujours, lorsque Beau Bennett s'accoude au comptoir et me décroche son sourire de tombeur, mon palpitant s'emballe.
Je crois que j'ai toujours été amoureuse de ce mec.
En même temps, comment ne pas l'être ?
Beau porte à la perfection son prénom. Blond, grand, plutôt musclé - grâce à son travail à la ferme de ses parents-, des billes d'un bleu aussi clair que l'immensité du ciel et tout ça accompagné d'un putain de sourire ravageur.
Il est l'archétype même du vrai cowboy, surtout lorsqu'il porte son jean délavé et ses Santiags en cuir marron.
- Comment ça va, Luna ?
Un sourire timide s'étire sur mes lèvres à l'entente du petit surnom que lui seul utilise.
- Ça va ! Et toi, Bennett ? Demandé-je, avec une fausse assurance, tout en rangeant les derniers verres sur la petite étagère derrière moi.
Un petit rire nasal lui échappe tandis qu'il secoue mollement la tête pour acquiescer. Beau a horreur que je l'appelle par son nom de famille. Toutefois, je pense qu'il apprécie quand même le petit jeu secret qui s'est installé entre nous depuis quelques mois.
