Depuis son retour précipité d'Irak, S. Warner n'est plus que l'ombre de lui-même. Son passé trouble lui confère différents traumatismes, et son futur inexistant ne l'aide pas vraiment non plus.
Après presque quelques années passées dans les forces...
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Sly
— Il est où ce message ? grincé-je, plus sèchement que je ne l'aurais voulu, en lui donnant le téléphone fraîchement sorti de ma poche.
— Je l'ai archivé... soupire-t-elle, avant de le prendre et de pianoter directement sur l'écran.
— Pourquoi t'as fait ça ?
La réponse me paraît évidente, mais mon esprit espère que je me trompe. J'ai besoin de certitudes.
Barbie ne peut pas...
— Parce que... euh...
Son regard fuyant rencontre brièvement le mien tandis qu'elle cherche une excuse pas trop bidon à me servir.
Mon ventre se serre d'angoisse en attendant désespérément la suite.
Aujourd'hui, mon soleil joue à cache-cache derrière de gros nuages. Avec ses yeux rougis et son teint en cruel manque de sommeil, je reconnais à peine mon otage.
— J'avais un peu honte d'avoir fouillé dans ton téléphone... Alors, disons que j'ai préféré cacher les preuves de mon délit... Je ne sais pas trop pourquoi j'ai fait ça, m'avoue-t-elle, en me rendant l'appareil déjà ouvert sur le fameux message.
Sans surprise, une photo de Lila, allongée sur le ventre, nue comme un ver, apparaît à l'écran. Mon esprit déraille aussitôt.
Il y a une semaine, recevoir ce cliché m'aurait certainement plu, voire même excité. La petite brune y sourit d'un air plus qu'aguicheur.
Pourtant, ce matin, je fixe l'image, sans rien ressentir, mis à part peut-être une certaine colère contre l'autrice de ce nude. Je comprends très vite que mes problèmes sont plus importants que ceux que j'imaginais.
Barbie m'a fait la misère pour une putain de photo à la con...
— Enfin si... j'étais... Je suis en colère parce que tu m'as menti...
Je n'ai pas menti...
Putain, t'es juste jalouse...
— Quoi ? Non... me balance-t-elle d'une voix étranglée. Tu prends tes rêves pour la réalité-là ! Tu m'as clairement menée en bateau en me disant que tu étais célibataire. Si j'avais su, je...
Ma tête pivote et mon sourcil s'arque légèrement en comprenant que j'ai pensé à voix haute. Un rire sans joie se glisse dans mon souffle.
— Tu quoi ?
Pendant de longues secondes, un silence pesant s'étale entre nous.
Je suis incapable de détacher mes yeux de cette femme. À chaque fois qu'elle ouvre la bouche, je me sens comme un funambule suspendu au-dessus du vide.
