Depuis son retour précipité d'Irak, S. Warner n'est plus que l'ombre de lui-même. Son passé trouble lui confère différents traumatismes, et son futur inexistant ne l'aide pas vraiment non plus.
Après presque quelques années passées dans les forces...
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Sly
- Monsieur ?
Une main sur mon épaule me fait sursauter et pousse mon palpitant à battre instantanément des records de vitesse dans ma poitrine.
Tout en retirant mes écouteurs, je me dégage d'un coup d'épaule de ce furtif contact, puis mon regard meurtrier fusille la personne qui a osé me toucher sans mon consentement.
D'instinct, la vieille femme, à qui j'ai clairement envie de broyer la main, s'écarte et recule de quelques pas dans la rangée du milieu. Aucun doute, cette vieille folle a compris son erreur et lève doucement les mains devant sa poitrine, en signe d'excuse.
Apparemment, mon regard est toujours aussi suffisant...
- Par... pardonnez-moi, Monsieur ! Je... je ne voulais pas vous effrayer... baragouine-t-elle, dans un murmure, fuyant du mieux qu'elle peut mes iris toujours aussi noirs.
- J'ai l'air effrayé ?, tranché-je sèchement.
Je n'ai pas peur !
Je suis en colère !
Nuance...
Ses sourcils se tortillent et la sexagénaire ose une œillade timide, mais toujours mal à l'aise dans ma direction, tout en triturant nerveusement ses doigts.
- C'était juste pour vous prévenir que... que votre femme n'a pas l'air bien !
Sans réellement comprendre pourquoi, ma tête pivote immédiatement en direction de la petite blonde à mes côtés.
Barbie s'est endormie juste avant la fin de son sixième tuto beauté.
Évidemment, je me suis fait avoir comme un putain de bleu...
Et d'après ce que je vois, elle n'a pas perdu de temps pour plonger directement dans l'un des cauchemars dont elle m'a parlé la nuit dernière.
- Merci, je m'en occupe !, marmonné-je rapidement, tandis que la bonne femme disparait déjà dans le fond du car.
Ma soi-disant petite femme est recroquevillée sur son siège en velours gris, ses yeux sont fermés, pourtant ses paupières bougent frénétiquement dans tous les sens. Elle est complètement immobile et prostrée, tandis que sa respiration est totalement anarchique et affolée.
Mes sourcils se froncent en observant Moon livrer bataille contre ses démons intérieurs en gémissant douloureusement.
Je ne sais pas exactement la taille des siens, mais je sais pertinemment la douleur et la peur qu'elle ressent.
