Depuis son retour précipité d'Irak, S. Warner n'est plus que l'ombre de lui-même. Son passé trouble lui confère différents traumatismes, et son futur inexistant ne l'aide pas vraiment non plus.
Après presque quelques années passées dans les forces...
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Moon
— Putain, Honey ! Qu'est-ce que t'as foutu !
Le cœur à mille à l'heure, je ne prends même pas le temps de relever le nez de mon livre, pour lui répondre.
— Quoi ? Tu n'aimes pas ? T'aurais peut-être préféré que je devienne aussi brune que ta "copine" ? rétorqué-je, le ton aussi acide que malicieux.
Ma bouche s'entrouvre de nouveau, mon index glisse sur ma langue et je tourne ma page, comme si de rien n'était.
L'ignorance est le plus grand des mépris...
Si Sly Warner ne l'avait pas encore compris, je suis une très mauvaise perdante. Une fois blessée, je deviens imbuvable.
— Dites-moi que c'est une PUTAIN de blague ? persifle-t-il, pour lui-même, entre ses mâchoires contractées. Tu me feras chier jusqu'au bout, hein ?
Lorsque je me risque enfin à lui jeter un furtif coup d'œil, mon palpitant s'affole pendant que mes yeux profitent du paysage. À moitié nu, statufié devant la porte de la salle de bain, Mytho Boy est à tomber...
Oh gosh...
La moutarde qui lui monte au nez, le rend encore plus sexy que d'habitude. La colère a ombragé les traits parfaits de son visage et tendu l'entièreté des muscles de son corps.
Cet enfoiré est foutrement beau...
Même si c'est un connard...
Sur le coup, je me déteste aussitôt d'éprouver encore une attirance pour lui. Puis, ma conscience soulage mes maux, en me rappelant que ce sentiment est l'un des plus durs à contrôler.
Putain de Stockholm...
— Bordel de merde !!! Pourquoi t'as fait ça ? vocifère-t-il, tandis que son être sort enfin de la profonde léthargie dans laquelle il semblait être pris au piège.
Même si je ne suis clairement pas en mesure de lire quoique ce soit, mes iris fuient son regard emplit de haine, reportant mon attention sur les lettres qui noircissent les pages du livre toujours entre mes mains.
— Pourquoi pas ? tenté-je, en hochant les épaules avec nonchalance. Tu voulais que je change de couleur ! C'est chose faite... Ce n'est pas ma faute, si le résultat ne rend pas aussi bien que sur la boîte...
Je joue clairement avec le feu. Je sais pertinemment que Sly n'a aucune patience, pourtant le petit démon sur mon épaule se régale de mon insolence et m'incite à en rajouter.
Alors, je continue de craquer les allumettes, en attendant désespérément l'étincelle qui réduira son petit monde en cendre.
— Peut-être que je n'ai pas su faire le mélange ou bien...
