Depuis son retour précipité d'Irak, S. Warner n'est plus que l'ombre de lui-même. Son passé trouble lui confère différents traumatismes, et son futur inexistant ne l'aide pas vraiment non plus.
Après presque quelques années passées dans les forces...
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Moon
- Plus que trente-cinq secondes, Barbie !
La voix rauque et légèrement orageuse de mon ravisseur m'électrise toujours autant, même à travers une foutue porte. Certes, plus vraiment de la même façon.
Depuis mon réveil en catastrophe à ses côtés, son timbre particulier me déclenche plutôt des frissons d'angoisse et me noue l'estomac direct.
J'ai vidé ma vessie, qui était sur le point d'exploser, à vitesse grand V. Moi, qui voulais me faire un brin de toilette, j'ai à peine le temps de boutonner mon jeans et de me laver correctement les mains que la porte s'ouvre à la volée.
Je sursaute, et mon corps se colle instinctivement contre le mur rempli de graffitis en tous genres. Mon palpitant loupe l'un de ses précieux battements tandis que mes sourcils se froncent légèrement.
Comment ?
Je suis certaine de m'être enfermée à double tour...
Apparemment Sly, qui en plus d'être un militaire au palmarès exemplaire, sait aussi lire dans les pensées.
- J'ai un diplôme pour crocheter tout un tas de serrures ! D'ailleurs, pour les prochains jours, interdiction de t'enfermer à clé où que ce soit !
Est-ce qu'il se fout de moi ?
Un diplôme pour ça existe vraiment ?
Que... quoi ?
- Comment ça ? Interdiction ? Et les prochains jours ? L'interrogé-je sèchement en le défiant d'un énième regard noir.
Le grand brun face à moi semble, lui aussi, toujours autant contrarié. À l'instant où il se glisse dans la petite pièce d'eau et verrouille la porte derrière lui, mon cœur pompe de plus en plus vite dans sa cage.
Soudain, je ne suis plus aussi à l'aise que je le laisse paraître. Je me souviens que je ne le connais pas et une nouvelle vague de panique me vrille les entrailles. Je peine à déglutir tandis qu'il me scrute étrangement de ses billes de jade.
- Faut que je pisse aussi ! Détends-toi un peu, Barbie ! Profites-en pour te rafraîchir, ça ne fera pas de mal ! T'as une sale gueule !
La crispation de mon corps se détend peu à peu tandis qu'il s'avance vers la cuvette en débouclant sa ceinture. Et là, mon cerveau, toujours aussi ralenti par ses foutus somnifères, émerge enfin et subitement, je me mets à hurler dans la petite cabine :
- Woooouuhhh... Attendez !
- Quoi ? Me questionne-t-il par-dessus son épaule.
- Je... On ne se connait pas et je n'ai pas besoin de vous entendre uriner ! Je vais aller vous attendre dehors et...
