Chapitre 26

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  « Ce genre de choses n'arrive qu'aux autres. » 

   À un moment ou un autre, on l'a tous pensé au moins une fois dans notre vie. Pour moi, c'est une des milliards de pensées intrusives qui vit à l'intérieur de mon cerveau continuellement. La comparaison est un de mes plus grands défauts et ce depuis toute petite.

   Je fais de mon mieux. J'ai admis que j'avais potentiellement des sentiments qui vont au-delà d'une amitié pour Thomas. Cependant, je ne peux me résoudre à envisager que ça soit réciproque de son côté. Désolée Cass, mais c'est au-dessus de mes capacités.

   Ouais, je suis vraiment la reine pour me retrouver dans les situations délicates. Plus sérieusement, qu'est-ce que je suis censée faire maintenant ? C'est pire de jour en jour. Je m'attache beaucoup trop et ça risque de le faire fuir. Thomas est différent mais il reste humain. Ce n'est qu'une question de temps avant qu'il ne tombe sur mieux que moi.

   Une chance que je sois chez moi, je parle encore à voix haute. Mes amis m'auraient assassinée pour avoir ne serait-ce que pensé ça. Mais ça m'aide à décompresser de laisser mes pensées s'exprimer. Surtout avec la fête qui approche. Si je continue à me préparer dans le silence, je vais exploser.

   Je ne suis pas habituée à être seule. Avec mes parents au boulot du matin au soir et ma sœur à l'autre bout du globe, c'est un changement des plus radicaux. Je pense n'avoir jamais vu ma maison déserte avant tout ça, je ne m'y suis toujours pas habituée. Alors, je comble le vide en parlant toute seule. Ouais, je suis bizarre, je sais.

   Une heure entière à débattre avec moi-même sur ce que je vais porter. Est-ce trop ? Pas assez ? Finalement, j'ai choisi de nouveau un pull en laine, bleu clair cette fois et une jupe noire volante avec collants mi opaques. La valeur sûre, je dirais. Le minimum étant sweat capuche et le max tenue de scène.

   Me voilà maintenant en train de crier mes pensées à cause de mon maquillage que je ne suis pas foutue de réussir. Pourtant, j'ai pris un rouge à lèvres naturel avec un teint rosé et un mascara basique. C'est pas si compliqué, quand même. C'est pas comme si j'avais pris du rouge pétant et fait un full face.

   Je vais tellement stresser que pas besoin d'highlighter et encore moins de blush vu qu'apparemment je ne sais pas me contrôler en présence de Thomas.

   Il est 18:30, ça sent le retard tout ça. J'ignore mon téléphone qui ne fait que vibrer depuis une demi-heure et défais mes deux tresses collées. Pitié, faites que les boucles soient passables ! Je vais finir par m'arracher les cheveux s'il n'y a pas au moins un truc de bien ce soir.

   Tant pis pour l'heure, je prends mon temps pour faire ça bien. Après tout, connaissant mon amie, je vais être la reine de la fête, elle s'en assurera. Je me dois d'être présentable. Et on sait tous que le centre d'attention fait toujours une entrée remarquée en apparaissant en retard alors que tout le monde est déjà arrivé. Tellement cliché. Je vais vomir.

   La sonnette d'entrée retentit. Merde. Je suis en plein processus, là !

   Je descends vite les escaliers en faisant ma prière. Heureusement, ce n'est que Dylan. Ah non, j'ai rien dit. Thomas fait sa fameuse apparition à quelques secondes d'intervalle alors que je ne suis pas prête. Merveilleux. La honte.

– Ava, me dis pas que t'es pas encore prête ! me balance Dylan comme si ça ne se voyait pas.

– Non non, je compte y aller comme ça, je lâche ironiquement. Plus sérieusement, qu'est-ce que vous foutez là ?

– Nous sommes ton escorte, oh grande star de la soirée, répond Thomas avec une révérence ridicule.

– Je vais te gifler, je lui lance avec un tant soit peu de sérieux, ce qui ne le fait que sourire.

Dans l'ombre des étoilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant