Un Monde à Deux Faces | Tome I & II

𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟏

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𝑺𝑨𝑼𝑽𝑬𝑼𝑹 𝑶𝑼 𝑻𝑼𝑬𝑼𝑹

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Il voulait que je témoigne contre Hélios sous peine de me tuer. Je restai immobile sur mon lit tandis que les filles chahutaient entre elles. Mais au bout de quelques secondes elles virent mon visage figé devant mon écran.

Leurs sourires disparurent et Hope vient se coller contre moi, mais en gardant un œil sur le téléphone entre les mains. Kiara me prit le téléphone des mains, toujours d'une délicatesse incroyable et lu le message dans sa tête avant de tendre l'écran vers Hope qui écarquilla les yeux, mais ne paniqua pas autant que moi.

Au contraire, les deux amies enroulèrent leurs bras autour de mon flanc et de mes épaules et se pressèrent contre mon corps.

Je n'avais même plus la force de pleurer. C'était devenu un effort trop difficile. Alors je restai là, immobile, entourée de Kiara et Hope.

- Il ne va rien t'arriver, me rassurait Hope.

- Impossible qu'il t'arrive quoi que ce soit, continuait Kiara.

Les deux filles m'adressaient un sourire qui me fit presque oublier que j'étais une fois de plus menacée de mort. À force, je n'avais presque plus peur, c'en était devenu une habitude. Une routine.

Je me faisais menacer, on tentait de me tuer, mais j'y échappai toujours.
Mais est-ce qu'un jour, je n'arriverai pas à y échapper ?

Personne ne peut prévoir ce que Jack concocte dans son coin. On ne peut pas se douter de son côté maléfique et assoiffé de vengeance.

- Je vais appeler Hélios, annonça Kiara en sortant de la pièce.

Elle referma la porte derrière elle, nous laissant seules Hope et moi. Cette dernière se releva tout en observant attentivement mon visage. Ou plutôt mes cheveux. Elle passa une main dans mes cheveux en caressant ses derniers.

- Tu mets quoi dessus pour qu'ils soient aussi doux, bordel ?!

Sa réaction me fit lâcher un rire franc.
Elle arrivait à me faire oublier mon vécu en posant des questions qu'habituellement les gens se posaient entre eux, mais pour moi, personne ne me les avait posées jusqu'à aujourd'hui.

Kiara nous rejoignit quelques minutes plus tard avec un sourire un peu moins serein que tout à l'heure. Quelque chose clochait et je devais savoir ce qu'il se passait. Je n'ai pas besoin qu'on me ment davantage.

Elle se rassit sur le rebord du lit avant de se mettre à rire avec Hope en un seul regard. Puis elles se mirent à rire et à raconter plusieurs histoires qui se sont produites dans leurs vies.

***

- Attends, donc on t'a fait manger ton chat ?! s'exclama Kiara.

- Non ! On a failli me faire manger mon chat, c'est différent, lui répondit Hope.

- J'hallucine... souffla la jeune femme à ma gauche. Et comment t'as su que c'était Mimoune ?

- On ne me l'a jamais dit. Enfin... jusqu'à il y a quelques jours...

J'étais choquée de voir Hope n'éprouvait aucune émotion envers son chat mort il y a des années de ça. Elle en riait. Après tout, vaut mieux en rire qu'en pleurer, surtout qu'elle était encore toute jeune à ce moment-là, alors je comprenais pourquoi elle n'avait pas vraiment de sentiment presque dix ans plus tard. N'empêche que cela restait déprimant de perdre un animal de compagnie, peu importe l'âge auquel on a accueilli l'animal dans notre foyer. Cela peut être notre seule source de joie et notre pilier lorsque les problèmes familiaux prennent bien trop d'ampleur dans notre vie et que nos paternels ne sont pas dans la capacité de nous apporter le bonheur de base.