𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟓

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𝑳𝑬 𝑴𝑶𝑵𝑺𝑻𝑹𝑬

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Je tentai de monter ma valise bien trop lourde après négociation avec le chauffeur.

Je me sentais mal de le laisser se débrouiller seul sachant que ma valise est remplie à ras bord. Je ne voudrais pas qu'il se blesse ou qu'il ait du mal à monter mon bagage. Après tout, ce sont mes affaires, pourquoi j'irai le prendre pour mon esclave ?

Ça ne doit pas être facile d'être le chauffeur d'Hélios, pas besoin de lui rajouter du travail.

- Putain, jurais-je, épuisée.

- Tu fais pitié.

Je me retournai presque dans un sursaut et vis Hélios, adossé contre le mur qui soutenait l'escalier. Je le fusillai du regard.

- Tu ne veux pas m'aider au lieu de me fixer comme ça ? crachais-je.

- Dors dehors, c'est mieux.

- Je ne suis pas un chien.

Il continuait de me regarder tout en me incurvant ses lèvres dans un léger sourire en coin. Je compris tout de suite à quoi il pensait et je haussais un sourcil tout en l'insultant de tous les noms possibles dans ma tête.

Il me bouscula tout en descendant les marches et s'empara de ma valise qu'il monta jusqu'à ma nouvelle chambre. Il lui en faut du temps avant de se montrer un minimum gentleman.

Et comme la fois précédente, je passais le reste de la journée à ranger mes affaires tout en retrouvant toute sorte de chose que Liam avait dû égarer lorsqu'il logeait encore ici sans permission.

À ce propos, mon père lui avait bien expliqué pendant une dizaine de minutes qu'il avait l'interdiction de loger dans une des résidences du gang sans la permission de ce dernier. Pendant ce temps-là, Liam adoptait une mine boudeuse plutôt marrante.
Un corps d'adulte avec une âme d'enfant.

Liam a fini par s'installer dans la maison d'un autre membre qui m'est encore inconnu.

***

- Tu m'as laissé seule avec ce monstre !

Ce monstre n'était personne d'autre que son père.

Ashley m'appelait à plusieurs reprises complètement affolée. J'entendais la peur dans sa voix.
La même peur que je ressentais autrefois lorsque je n'avais personne pour m'aider.

- Tu es égoïste Anita, comment tu peux me laisser seule dans tout cet enfer... ?

Aucun mot ne passait la barrière de mes lèvres. Comme si elles étaient scellées entre elles avec de la glu.

- Reviens espèce de connasse ! criait Jack en arrière-fond.

Désolée.

Je me réveillai dans un bond. Je sentais la transpiration perlée sur mon front. Je suffoquai presque de mon cauchemar. Je restai statique sur le lit à fixer le plafond. Les seuls bruits que j'entendais étaient ceux de mon cœur battant à mille à l'heure dans ma cage thoracique ainsi que les cris d'Ashley qui me suppliait de l'aider à se protéger de son père qui résonnait dans mes tympans.

Un Monde à Deux Faces | Tome I & IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant