__________________________________________________________________
𝑭𝑼𝑰𝑹 𝑳𝑬𝑺 𝑫𝑬𝑴𝑶𝑵𝑺
__________________________________________________________________
Je restais plantée là, immobile et muette dans mon siège tandis qu'Hélios prenait la route à toute vitesse. Il allait si vite qu'on manquait à plusieurs reprises de percuter quelques camions ainsi que quelques voitures qui passaient sur la route opposée.
Je savais à présent que le sujet de ses parents était aussi sensible pour lui que pour moi. La première fois que j'avais parlé de sa mère, ce dernier s'était complètement énervé au point de m'étrangler. Et maintenant nous étions là, sur une route presque déserte à échapper à la mort à chaque fois qu'on croisait un autre véhicule.
Je m'en voulais de lui avoir parlé de son père. Mais d'un autre côté, je ne regrettais absolument pas, il s'était amusé à se moquer de ma situation familiale pendant des mois. Peut-être qu'il était tellement brisé au fond de lui, que recracher sa haine l'aidait, car il pensait pouvoir guérir ses blessures de cette façon, alors qu'il se remémorait chaque moment douloureux. Il se détruisait lui-même.
Mais rien ne l'excusait du fait qu'il se moquait de ma famille et moi en sachant que c'était blessant pour moi. D'autant plus qu'il avait l'air de connaître cette douleur.
La voiture ne cessait d'augmenter en vitesse tandis que le stress montait si rapidement dans mon ventre qu'une boule de stress se créa à l'intérieur.
- Arrête, s'il te plaît, le suppliais-je au bord des larmes.
Il ne répondit pas et continua d'accélérer.
Une fois de plus, nous frôlions un camion qui passait et cette fois-ci un cri d'effroi s'échappa de mes lèvres. Je me cachais les yeux en espérant que tout cela s'arrête au plus vite, mais je sentais mon corps s'enfoncer dans le siège à cause de la vitesse.
- Je suis désolée si je t'ai énervé, mais je t'en supplie, je n'ai pas envie qu'on meure ici, disais-je d'une voix frêle.
Hélios ne me répondit pas, mais ralentissait peu à peu jusqu'à regagner une allure plutôt correcte.
Je chuchotais un « merci » à peine audible avant de me rasseoir correctement sur mon siège et de regarder le paysage défiler par la fenêtre à ma droite en laissant ma tête s'appuyer contre mon poing.
***
Nous arrivions au repère de mon géniteur.
Hélios gara la voiture dans un parking souterrain dans lequel il m'avait laissé la dernière fois et s'empressa de sortir de la voiture et de bloquer une cigarette entre ses lèvres qu'il enflamma.- Viens avec moi, m'ordonnait-il.
Je le suivis jusque dans une pièce qui accueillait plusieurs personnes en train de frapper sur des sacs de frappe. D'autres se battaient à deux sur des tapis et d'autre discutaient entre eux en faisant une pause pour reprendre des forces.
- Tu vas t'entraîner le temps que j'aille parler à Kyle et à ton père.
- Non, je ne suis pas en tenue de sport et je n'ai aucune envie de me battre avec eux.
- Ce n'était pas une proposition.
Il ne me laissa pas le temps de répliquer qu'il fit un signe de la main à un individu qui s'empressa de venir avec un tas de vêtements dans les bras tandis que des gouttes de sueur perlaient sur son front, sans doute dû à un entraînement intensif.
VOUS LISEZ
Un Monde à Deux Faces | Tome I & II
Roman d'amourLa famille possède une seule définition. Pour certains, elle est synonyme de bonheur. Pour d'autres, elle rime avec l'enfer. Dans leur cas, à Anita et Hélios, la deuxième définition était favorable pour décrire leur situation désastreuse. Anita n'a...