Un Monde à Deux Faces | Tome I & II

𝐈𝐈. 𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑

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𝑳𝑬𝑺 𝑬𝑻𝑹𝑬𝑰𝑵𝑻𝑬𝑺 𝑫𝑬 𝑳'𝑶𝑴𝑩𝑹𝑬

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Anita

Après un an, les retrouvailles avaient été si brusques et inattendues que j'avais décidé de m'enfuir, incapable d'affronter Hélios une fois de plus.

Cela m'avait fait un choc de le voir. Il avait l'air plus mauvais, et je devais l'avouer, ça lui donnait un côté sexy, surtout avec ses cheveux décoiffés et sa barbe de quelques jours.

Son regard qui s'était attardé sur moi et j'avais même  continué à le sentir sur ma silhouette, même lorsque j'avais pris la fuite.

Cela avait dû lui faire un choc de me voir ici, après tant de temps. Je me demandais ce qu'il avait bien pu se dire à cet instant. Était-il de mauvaise humeur après m'avoir aperçu ? Ou lui avais-je manqué ?

Impossible, me disais-je.

Si je lui avais manqué, il aurait essayé de m'appeler pendant, ces un an. Il m'aurait envoyé des messages, mais rien. Aucune nouvelle.

Le fait de l'avoir croisé m'avait rassuré d'un côté. Je savais à présent qu'il était en forme et qu'il n'était pas devenu fou ou je ne sais quoi d'autre. Mais le fait qu'il n'aille pas mal après notre « séparation » me faisait du mal. J'avais une douleur constante depuis qu'on m'avait tiré dessus. Premièrement l'impact de la balle, puis deuxièmement la douleur que j'avais en me séparant de mes amis, d'Ashley, de mon père et d'Hélios. N'avoir aucune nouvelle m'angoissait et me créait une douleur désagréable dans le bas-ventre. Et voir qu'aujourd'hui, il se portait bien, sans angoisse ou sans peur pour moi me faisait l'effet d'une balle dans le ventre.
Une balle serait presque bien plus agréable. Presque.

J'avais été la seule à me préoccuper de lui pendant tout ce temps alors qu'il m'avait presque oublié.

Je sortais des vestiaires - après m'être rappelée le chemin – en espérant qu'Hélios soit parti du bureau à mon géniteur.

En repensant à ce dernier, je me demandais quel genre d'interrogatoire, il allait me faire passer après avoir fui en ayant aperçu mon ancien garde du corps qu'il m'avait attribué.
Mais s'il y avait bien une chose que j'adorais chez mon père, c'était bien le fait qu'il ne nous force jamais à parler de quelque chose même s'il n'avait pas de réponse. Ou du moins, quand quelqu'un de son entourage n'était pas en danger.

Je revenais finalement dans le couloir dans lequel se trouvait le bureau à mon père et vis qu'Hélios n'était plus présent au seuil de la porte. Je m'approchais alors, l'air honteuse de m'être enfuie comme une voleuse et entrais finalement dans le bureau à mon géniteur.

- Anita, ça va ? me demanda ce dernier en accourant vers moi, l'air inquiet.

Je hochais simplement la tête tandis que tous mes amis nous regardaient.

- Pourquoi tu as fui ainsi ?

- J'avais besoin de prendre l'air, revoir tout le monde d'un coup me fait bizarre, surtout avec la nouvelle sur maman, tu vois ? mentais-je.

- Tu devrais aller te reposer, me conseilla mon père en gardant une main sur mon épaule.

- Non, il faut que j'aide Hope à organiser le dîner, répliquais-je.