Chapitre 31

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Je me garai dans un grand parking sur le campus de la faculté. Je marchai jusqu’au grand bâtiment aux pierres claires, devant s’y trouvaient une estrade et des rangées de chaises. Il y avait déjà un nombre important de personnes qui approchait. Les jeunes en toge universitaire se regroupaient devant. J’analysais chaque visage à la recherche de celui de Malia, sans succès.

– Peter ! Entendis-je derrière moi.

Je me retournai pour voir Derek qui me faisait signe, un sourire franc sur le visage. À ses côtés Malia était resplendissante. La tenue de remise de diplôme n’était pas des plus saillante mais sur elle, c’était superbe. Son père adoptif était là aussi, je serrai la mâchoire avant de les rejoindre.

– Bonjour, les saluai-je. Monsieur Tate, c'est un plaisir de vous voir. Derek. Malia, tu es rayonnante.

– Je t’en prie, tu peux me tutoyer et m’appeler Henry, s’exclama joyeusement le père de ma fille. Après tout, on est tous les deux les parents de cette magnifique jeune femme.

J’allais répondre cyniquement toutefois, je croisai le regard emplit d’espoir de Malia. Je ne voulais pas gâcher cette journée, sa journée.

– J’en serais ravi, souriai-je faussement.

Malia soupira, soulagée et Henry paraissait convaincu.

– Joli effort, la barbe, railla mon neveu.

– En revanche, toi, niveau vestimentaire... C’est la remise de diplôme de ta cousine, tu aurais pu faire un effort.

Derek portait un t-shirt noir, son éternelle veste en cuir et un jean moulant. Rien d’exceptionnel. Mais, à en croire les coups d’œil insistant de la gente féminine, le style « badboy » avait encore de longues heures de gloire devant lui.

– Nous prions les jeunes diplômés de bien vouloir se rassembler sur les premières rangées, annonça une voix féminine au micro.

– Bon… Et bien, je vais vous laisser, s’excusa timidement Malia.

– Attends, la retins-je. Ton pompon est du mauvais côté.

J’approchai ma main pour réajuster sa coiffe, elle me fixait avec douceur. Je lui remis en place et elle s'éloigna en courant vers ses futurs collègues. C'était un instant fugace, quelques secondes tout au plus, mais d'une puissance rare. Nous nous dirigions ensuite vers les autres chaises. J'étais entre Henry et Derek.

– Bonjour à tous, nous allons officiellement débuter la cérémonie, déclara solennellement la femme sur l’estrade.

Elle déblatéra un discours long et ennuyeux. Je prenais mon mal en patience, les yeux rivés sur le dos de ma fille. Une pointe de regret se déversa en moi, Chris aurait dû être avec moi pour ce jour. Il se serait sûrement moqué devant mon visage impassible qui cachait mes émois. Derek était sûrement dans le même état que moi, son regard vert était perdu dans le vague. Henry, quant à lui, ne cachait pas sa joie. Tate et Hale, deux noms qui se ressemblaient et pourtant aux antipodes l'un de l'autre. Les personnes qui nous entouraient applaudissaient, je les imitais.

Puis, ce fut au major de promotion de se lancer dans un récit qui ne m'intéressait pas. Comment un gosse pouvait avoir autant de choses à dire ? Le sosie spirituel de Stiles. Enfin, les jeunes furent appelés par ordre alphabétique afin qu'un vieil homme leur donne un bout de papier. C'était sûrement le directeur de l'université. Les têtes défilaient, me perdant un peu plus dans mes réflexions. Il y a quelques mois, je n'aurais jamais imaginé avoir la chance d'être ici, à la demande de Malia. Avant Christopher, avant qu'il ne chamboule dans ma vie, avant qu'il ne me montre un nouveau chemin, avant qu'il n'y laisse un vide béant. J'avais les yeux brumeux.

Destins croisés / PetopherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant