Chapitre 14

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Malia revint vers moi quelques minutes après. Elle tenait deux assiettes, contenant pièce de bœuf et frites. Elle m'en donna une et s'installa à côté de moi. Nous entamâmes notre repas en silence. Ce n'était pas exceptionnel, la viande était trop cuite et les pommes de terre étaient sûrement surgelées. Ce n'était pas important. Elle avait pris du temps pour moi, pour me préparer un repas. J'étais fier. Je lui jetai un regard en coin. Elle semblait chercher ses mots et je ne voulais pas la brusquer. Je m'étonnais moi-même face à la patience que j'avais acquise. Elle finit par se lancer.

- J'ai eu mon examen du barreau finalement, bredouilla-t-elle. Et je me demandais si… Tu voudrais venir avec moi… Je sais bien que ce n'est pas forcément ton centre d'intérêt mais…

- Tu veux que moi, je…

- Oui… Tu n’es pas obligé d’accepter hein, c’est juste que…

Elle ne finit pas sa phrase, je restais interloqué, la bouche à demi ouverte. Elle voulait que moi, je l’accompagne dans un moment aussi décisif. Elle aurait pu demander à son père de substitution ou à ses amis, mais non. C’était moi qu’elle avait choisi.

- Donne moi la date et je serais là.

- Tu es sûr… ?

- Qui dit remise de diplôme, dit petite coupe de champagne. Je ne dis jamais non à du champagne.

- Si c'est ça, ce n'est pas la peine, s'indigna-t-elle.

- Malia. Je veux être là. C'est quel jour ?

- Dans deux mois, vendredi dix-sept novembre.

- Je bloque la date !

- Merci Peter.

- Je… ! Hum avec plaisir. Et, merci de m’avoir invité.

Elle avait un grand sourire aux lèvres et paraissait plus détendue. Au fil du repas, nous parlions de ses envies professionnelles, elle pensait se rapprocher d'un cabinet en ville mais avant, elle voulait voyager. Elle comptait prendre six semaines pour sillonner le pays. Elle n'avait connu que les rues de Beacon Hills et son désir de connaître autre chose grandissait. Elle prenait de plus en plus confiance en elle. Je la félicitais pour tous ses beaux projets. Elle me remercia et la conversation dévia sur les différents membres de la meute de Scott. Elle les considérait comme sa propre famille, ce qui n'était pas forcément faux. C'était un clan, et pas n'importe lequel, dirigé par un véritable alpha. Elle me fit part de ses appréhensions concernant Derek. Je ne pus retenir un léger ricanement, lui rappelant que son cousin était légèrement « soupe au lait » mais que c'était surtout pour cacher ses faiblesses. Elle acquiesça.

J'aurais aimé lui parler de sa relation avec son petit-ami mais je ne m'en trouvais pas légitime. Elle n'en fit pas mention non plus. Les heures passèrent vite. Si bien qu'aux alentours de seize heures, je pris la décision de rentrer chez moi. Avant de partir, nos regards se croisèrent. J'avais envie de la prendre dans mes bras, de la sentir contre moi. Mais je n'étais pas à l'aise de dévoiler mes sentiments, j'avais peur. Peur d'être rejeté sûrement. Seul le lien du sang nous rapprochait. Sa demande avait néanmoins fait naître un espoir florissant en moi. Elle me laissait une place dans sa vie. C’était déjà un pas énorme. Il fallait que j’attende, que je m’adapte à son rythme.

- Dis Malia, pourquoi moi ? Me risquai-je à demander.

- Comment ça ?

- Tu me connais, je suis égoïste et condescendant. Tu as des amis qui tiennent à toi, un… Père adoptif. Mais non, c’est moi, Peter Hale que tu invites…

- Je… J'ai envie de renouer avec mes origines… Je suis peut-être une coyote mais j'ai aussi une partie de toi en moi. Je ne veux pas avoir de regrets plus tard.

Destins croisés / PetopherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant