Chapitre 26

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Quand j'ouvris les yeux, la lumière ne perçait pas encore le volet. Mon esprit était embrumé, j'attendais patiemment de reprendre l'intégralité de mes fonctions cognitives. Je n'avais pas envie de bouger du lit. Sortir de ma chambre signifiait se heurter à ma solitude et au néant de mon existence. Décidément, je n'étais pas d'humeur aujourd'hui. J’attrapai mon téléphone dans l'espoir d'y trouver une petite motivation. Ce fut un échec, aucune nouvelle. Je m'y attendais mais une bonne surprise aurait égayé ma mâtiné. Difficilement, j'enjambai mon lit pour poser le pied à terre. Soufflant de lassitude, je pris le chemin de mon salon pour ouvrir les stores. Le jour se levait à peine, génial, j'avais encore énormément de temps à tuer avant ce soir. Je pourrais me déplacer jusqu'à mon bureau mais il valait mieux que je reste caché pour que les propos d'Alexis soient plus concrets. J'étais donc condamné à m'ennuyer entre ces murs. L'idée de m'éloigner de cet appartement me trottait de plus en plus dans la tête. Loin de ce monde, du bruit. Je me servis un café et deux toasts devant la télé, je guettais les informations, peut-être que j'arriverais à capter quelque chose d'intéressant. Rien non plus. Au moins, je n'avais pas à déplorer de faits divers en France. Enfin, aucun qui était lié.

Je passai plusieurs heures à lorgner mon écran en critiquant les émissions qui s'y produisaient. Les gens étaient si peu intelligents, c’en était déplorable et désespérant. Au milieu de ma contemplation, je fus dérangé par ma sonnette. Je grognai, arrêtai mon appareil électronique et découvris Lydia dans l'encadrement de ma porte.

- Salut Peter, déclara-t-elle joyeusement.

- Tu es venue seule ? Ton petit-ami a accepté que tu approches du méchant loup ?

- Au risque de t'étonner, aujourd'hui, les femmes n'ont pas besoin de l'autorisation de leur conjoint pour se déplacer.

- Oui mais au vu de ton état, il est légèrement à fleur de peau.

- Je suis enceinte Peter, pas malade, lança-t-elle en s'engouffrant dans mon antre.

- Je t'en prie, fais comme chez toi, grommelai-je en fermant la porte. Tu veux quoi ?

- J'ai un mauvais pressentiment.

- Au sujet de ?

- Toi… Ou plutôt de ce que tu as en tête.

- Je ne vois pas de quoi tu veux parler.

- Bien évidemment. Juste une chose, à force de courir après le pouvoir, tu risques de perdre ce que tu as de plus cher.

- Je suis né pour devenir un alpha. Je suis un Hale.

- Peter… Réfléchis bien à tes objectifs. Malia, Derek et Chris. Est-ce que tu arriveras à te regarder dans la glace si il leur arrivait quoi que ce soit ?

- Un peu plus ou un peu moins…

- Réfugie-toi autant que tu veux dans ton ironie mais attention, ton ambition détruira une partie de toi.

- Qu'est ce que tu as vu au juste, Lydia ? Demandai-je gravement, conscient que sa mise en garde était sérieuse.

- C'est assez flou à vrai dire. Depuis que je porte ce petit être, j'ai encore plus de mal à comprendre mes visions.

- Donc comment tu peux être sûre que…

- J'entends des murmures… Des plaintes… Dès que ça m'arrive, je n'ai qu'un prénom en tête, le tiens. Et je… Pour être totalement honnête, je devais aller faire une prise de sang mais je me suis retrouvée devant chez toi, comme par magie.

- J'occupe toutes tes pensées, tu es tombée sous mon charme chère Banshee ?

- Tu es la dernière personne sur cette terre pour qui j’éprouverai des sentiments.

Destins croisés / PetopherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant