Chapitre 32

106 12 67
                                    

Je préparai un risotto, il aimait ça et c'était l’un de nos premiers souvenirs. Il n'y avait que le bruit des casseroles qui accompagnait mes gestes. Le silence était un pansement que nous collions volontiers sur nos blessures. Il était là, avec moi et je n'avais pas envie d'envenimer la situation. Aussi, je préférai ne rien dire. Et pourtant, j'avais mille interrogations. Qu'avait-il fait pendant ces sept mois ? Qui s'était approché de lui ? Quelqu'un avait posé ses mains sur lui ? Ces questions me brûlaient les lèvres, stimulant ainsi mon avidité. Je voulais tout savoir, jusqu'au moindre petit détail.

Bien sûr, j'étais heureux. Il était revenu à Beacon Hills et avait même accepté ma « déclaration ». Je roulai les yeux au ciel, moi, Peter Hale, j'avais exprimé mes sentiments à voix haute. Enfin, ça ressemblait plus à une complainte mais me connaissant c'était déjà énorme. J'en dégageais tout de même une petite fierté, je pensais être incapable de me confesser de la sorte. J'en avais parcouru du chemin.

Régulièrement, je jetais des coups d'œil en arrière pour m'assurer de sa présence, au cas où il disparaîtrait. Avec bonheur, je découvrais qu'il passait son temps à me regarder, le menton sur sa main, un sourire sur le visage. Qu'il me contemple, encore et encore. Que je sois sa seule et unique préoccupation. C'était là tout ce que je souhaitais.

Le repas finalisé, nous nous retrouvions pour partager le dîner. Il porta une première bouchée à ses lèvres, ferma les paupières et soupira.

– C'est vraiment le meilleur que j'ai goûté, s'exclama-t-il avec enthousiasme.

– Logique, je suis celui qui l'a cuisiné.

– Ce n'est pas entièrement faux, ni entièrement vrai. Encore ta modestie légendaire qui parle.

– Oh tu le reconnais enfin, rigolai-je. Je suis l'être le plus humble de cette ville.

Il pouffa de rire avant d’essuyer ses larmes de joie. Je n'avais pas perdu mon sens de l'humour.

– En fait, ajouta-t-il en tournant sa fourchette dans le riz. Je n’ai pas grand chose à dire là dessus, vu que c'est de ma faute… Mais, toi, tu as couché avec d'autres personnes pendant ma « petite » absence ?

– Je vais être honnête.

– Oh donc on en est là…

– Il m'est arrivé, lorsque ton ombre devenait trop insistante, d'aller dans l'un de ces bars que je fréquentais avant notre histoire. Je m'asseyais au comptoir avec un verre à la main. J’examinais les gens autour, cherchant quelqu'un qui pourrait combler le vide. J'en ai vu plein. Des personnes belles et séduisantes, sexy même parfois… Cependant, je ne ressentais absolument rien, elles leur manquaient un atout essentiel. Elles n'étaient pas toi… Donc j'ai été sage. Et toi ?

– Moi ? Je… Je n'ai eu personne. Je vais tout t'expliquer mais demain si tu le veux bien. Je suis fatigué. C'était une journée éreintante.

– Je comprends. On va se coucher ?

– Peter, je vais repartir chez moi ce soir. J'ai des choses à mettre en ordre.

Je grognai de mécontentement, je n'avais aucune envie de le laisser franchir ma porte toutefois, avais-je vraiment le choix ? J’hochai la tête en débarrassant les assiettes vides. Il rit timidement.

– Laisse-moi reformuler, se reprit-t-il. Peter, tu veux bien m'accompagner à la maison ? J'ai du boulot mais comme j'ai promis de garder un œil sur toi…

– Mon chasseur, tu es bien consciencieux. Enfin, vu que c'est une promesse, je me vois mal refuser. Allons-y.

– Je conduis.

Destins croisés / PetopherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant